ST Microelectronics – Grenoble : Non aux licenciements...et aux subventions aux patrons!02/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1922.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ST Microelectronics – Grenoble : Non aux licenciements...et aux subventions aux patrons!

Suite aux 3000 licenciements dans le monde, hors Asie, annoncés par la direction de ST, sans que ceux-ci soient clairement «identifiés», selon les termes de la direction, les syndicats français et italiens se sont mobilisés vendredi 27 mai, appelant à des assemblées générales, voire à des manifestations.

En France la CGT, qui appelle les travailleurs à la mobilisation dans toutes les usines du groupe, a invité à une assemblée générale à Grenoble. Le rassemblement, qui s'est tenu le vendredi matin, a regroupé plus de 500 travailleurs, un record dans cette entreprise de 2000 salariés, en majorité ingénieurs. La CGC avait aussi appelé à l'AG.

L'après-midi, nous étions encore 300, sans la CGC, à nous réunir sur un rond-point devant l'usine avant de partir manifester en ville; une manifestation réussie au centre de Grenoble, qui s'est arrêtée devant la préfecture. Des délégués sont alors allés remettre une motion aux pouvoirs publics. Cette motion avait été lue rapidement devant l'usine, en début d'après-midi, et soumise au vote, rapidement expédié dans l'enthousiasme de l'action. Peu de travailleurs présents ont réellement porté attention à son contenu. Or celui-ci est à l'image de ce que dit la direction de la CGT dans l'entreprise depuis déjà plusieurs mois, voire plusieurs années. Face aux licenciements annoncés, elle met surtout en évidence qu'ils seront effectifs hors Asie, car là-bas des emplois seraient même créés au nombre de 1500. Elle dénonce les licenciements annoncés mais, au nom de la perte du «savoir-faire européen» au profit de l'Asie, en parlant de «l'affaiblissement de l'outil industriel, de la recherche et du développement, de l'innovation», elle demande aux pouvoirs publics (les États français et italien sont actionnaires ensemble à 33%) d'exiger de ST de s'engager dans le développement de l'emploi en Europe. Elle demande même encore des aides pour re-développer les sites européens, alors que ceux-ci reçoivent déjà des centaines de millions d'euros.

Pourtant ST fait des profits énormes sur le dos des travailleurs du monde entier, y compris bien sûr ceux d'Asie (d'Inde, de Chine, de Singapour, de Malaisie...), aidé en cela par des États complices qui fournissent des subventions, des aides diverses et de la main-d'oeuvre bon marché dans certains de ces pays qui sont de véritables dictatures, sans quasiment aucun autre droit pour les travailleurs que celui de travailler.

Alors, à quoi sert-il de demander aux États français et italien de verser encore plus d'argent à STMicro, alors que l'on sait d'avance que ce groupe privé prendra l'argent sans qu'il y ait en contrepartie aucune garantie pour l'emploi?

Les travailleurs de STMicro sont en lutte pour ne pas faire les frais de la recherche du profit à tout prix par la direction de ce groupe capitaliste. Il faut imposer que ce groupe, et pas seulement celui-là, prenne sur ses fonds pour payer les travailleurs et maintenir leur emploi, et surtout leur salaire. Et il faudra bien, un jour ou l'autre, qu'une lutte de l'ensemble des travailleurs impose l'interdiction des licenciements dans toutes ces entreprises qui font des profits.

Partager