Signature de l’accord «Schengen plus» : L’Europe des polices se renforce02/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1922.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Signature de l’accord «Schengen plus» : L’Europe des polices se renforce

Vingt ans après la signature de l'accord de Schengen qui instituait -du moins en théorie- la liberté de circulation des personnes à l'intérieur des frontières de l'Union européenne, sept pays, dont la France représentée par de Villepin, alors encore ministre de l'Intérieur, viennent de signer l'accord «Schengen plus» visant à renforcer leur coopération policière.

Cet accord prévoit entre autres la possibilité d'échanges entre États de données d'empreintes digitales et génétiques, ainsi que la possibilité, pour les compagnies aériennes, de faire voyager des gardes armés sur les avions de ligne. Selon le ministère de l'Intérieur, il permettra «d'améliorer l'identification de criminels sexuels itinérants, des trafiquants d'hommes et de biens», mais surtout... «des étrangers en situation irrégulière masquant leur véritable identité». Et c'est bien sur ce dernier point que l'on risque de voir les polices européennes unir en priorité leurs efforts, pour refouler vers leur pays tous les sans-papiers venus chercher du travail en Europe ou leurs familles, y compris de jeunes enfants non accompagnés d'adultes, comme on le voit de plus en plus.

En présentant récemment son «plan», de Villepin avait annoncé son intention d'expulser 20000 sans-papiers en 2005 (contre 13000 l'an passé) et d'affecter 600 policiers supplémentaires à la traque des immigrés clandestins. Cet accord donnera des moyens supplémentaires à la police française, comme aux polices européennes, pour procéder aux expulsions.

Hasard ou pas, cet accord a été signé deux jours avant le référendum sur la Constitution européenne. Cela témoigne de l'Europe que tous ces gouvernants sont en train de construire: une Europe des possédants libres de faire fructifier leurs capitaux dans n'importe quel pays, mais qui veut restreindre encore plus le droit des pauvres d'y gagner leur vie.

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