Kiosques parisiens : Des commerçants exploités02/06/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/06/une1922.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Kiosques parisiens : Des commerçants exploités

Quelque 140 diffuseurs de presse parisiens, en kiosque ou en magasin, se sont déclarés en grève le 30 mai à l'appel de deux syndicats. Ils entamaient une semaine d'action contre l'aggravation de leurs conditions de travail et pour revendiquer une augmentation de 5% de la commission qu'ils touchent sur les ventes.

Les marchands de journaux manipulent des masses importantes de papier et, quand ils signalent des quantités reçues disproportionnées par rapport aux ventes, ils se plaignent que leur réclamation reste la plupart du temps lettre morte. Leur tâche est ainsi rendue plus lourde pour une rémunération réduite, puisqu'ils sont payés à la commission, de 14% à 18,5% du prix des ventes. Si les diffuseurs qui tiennent les kiosques les mieux situés peuvent arriver jusqu'à 2000 euros par mois, d'autres n'atteignent pas le smic, tout en travaillant douze à treize heures par jour.

Pour la plupart, les marchands de journaux n'emploient pas de salariés et n'ont pas non plus de patron. Mais tout en étant «indépendants», leur situation ressemble à celle d'autres travailleurs. Ils ont en face d'eux les NMPP (Nouvelles messageries de la presse parisienne) qui les pressurent et répercutent sur eux la pression des grands groupes de l'édition. Les NMPP se disent «société totalement privée, travaillant sous le contrôle de ses clients», mais surtout de ses «actionnaires majoritaires, les éditeurs de presse», et le puissant groupe de presse et d'édition Hachette en assure la direction générale. Alors pour ces travailleurs, la grève est le seul moyen pour se faire entendre des messageries et des groupes de l'édition.

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