Union européenne : Souvent les mêmes patrons mais jamais les mêmes salaires26/05/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/05/une1921.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Union européenne : Souvent les mêmes patrons mais jamais les mêmes salaires

Les inégalités de salaire entre travailleurs européens sont énormes. L'écart est de 1 à 8 entre le salaire européen annuel moyen le plus élevé, celui du Danemark (44500 euros), et le plus faible, le salaire slovaque (5300 euros). Pourtant les ouvriers allemands, portugais ou polonais qui touchent des salaires si différents sont souvent embauchés par les mêmes multinationales.

Ainsi un article publié par Le Parisien-Aujourd'hui le 24 mai donne l'exemple de travailleurs de différentes usines du groupe Michelin. L'un est salarié dans l'usine de Karlsruhe en Allemagne et gagne 2750 euros brut par mois. Le second travaille dans celle de Valladolid en Espagne, et gagne 2300 euros par mois. Un troisième est embauché dans l'usine du Puy en Haute-Loire et touche 1845 euros brut. Mais le salaire de l'ouvrier travaillant dans l'usine située à 100 kilomètres de Budapest en Hongrie n'est que de 900 euros, et celui d'un travailleur de l'usine d'Olstyn en Pologne se réduit à 875 euros. C'est le même groupe qui les emploie tous, et dont les actionnaires touchent de confortables dividendes. Le groupe Michelin annonçait pour 2004 un bénéfice net de 527 millions d'euros, soit une hausse de 60% par rapport à 2003. Édouard Michelin lui-même s'est attribué 4,26millions d'euros en 2003, une hausse de son revenu de 146% par rapport à 2002, et encore 3,5 millions en 2004, soit quand même près de dix mille euros par jour, sept jours sur sept. Bref ses revenus "modestes", tout comme ceux de l'ensemble des actionnaires, permettraient largement de relever tous les salaires du groupe.

Les grands groupes capitalistes, les Michelin, Renault et autres ont unifié depuis bien longtemps tous ces pays européens et même au-delà en installant des filiales partout, en rachetant des entreprises quelle que soit leur "nationalité", et drainent la plus-value tirée de milliers de salariés de nationalités différentes. Ils profitent de leur situation de monopole dans un certain nombre de pays pauvres de l'Europe pour imposer des conditions de travail et de salaire très inférieures à celles qui existent dans les pays les plus riches.

Voilà pourquoi les ouvriers européens, qui ont souvent le même patron, ont toujours intérêt à mener le même combat.

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