référendum - Le "oui" ou le chaos : Un petit air de déjà entendu26/05/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/05/une1921.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

référendum - Le "oui" ou le chaos : Un petit air de déjà entendu

Plus la date du référendum approche, plus le gouvernement tente de dramatiser l'enjeu du vote. Dans le cas où le non l'emporterait, il prédit la catastrophe, qu'il s'agisse d'une crise économique ou du blocage de la construction européenne, quand ce n'est pas l'isolement complet de la France.

Chirac voudrait ainsi nous faire croire qu'il n'y a aucune possibilité de renégociation et de réécriture de la Constitution: "Comment imaginer un instant que parce que la France aurait dit non, nos partenaires diraient: très bien, on va recommencer?"

L'histoire de la construction européenne, de la création du Marché commun en 1957 à l'Union européenne actuelle, n'est pourtant qu'une longue succession de négociations et de renégociations, faite de crises, de ratés, de blocages, de psychodrames, pour tout dire de marchandages initiés pour l'essentiel par les représentants des puissances européennes dominantes, dont la France. Ce projet de Constitution européenne, les péripéties de son élaboration et de sa ratification actuelle n'en sont que les derniers avatars.

Quant aux conséquences d'un rejet sur la situation économique française, le gouvernement a agité avec une belle unanimité la menace d'une crise. Son chef Raffarin prédit "de longs mois d'une crise économique" et indique qu'elle "ouvrirait la France à tous les vents". Selon le porte-parole du gouvernement, "si le non l'emporte, il y aura à l'évidence pour les mois ou les années qui viennent un climat d'incertitude qui pèsera beaucoup sur les décisions économiques prises par les grands acteurs et notamment les entreprises, mais aussi par les ménages". Le ministre des Finances, Breton, n'est pas en reste: "Un non ne peut être bon pour notre économie." Dans la même veine, un second couteau du gouvernement déclare encore que "rompre la confiance, c'est provoquer évidemment une crise économique".

Ces déclarations catastrophistes sont évidemment sans fondement. Les économistes confirment. Ainsi, le journal Les Echos écrit: "Toutefois, la plupart des économistes considèrent qu'un non serait sans conséquence sur la situation économique de la France, certains prédisant même un léger mieux en raison de l'affaiblissement possible de l'euro", pour ajouter: "Du reste, Bercy ne dispose d'aucun modèle économique permettant d'accréditer la thèse officielle", une manière de dire que le gouvernement raconte purement et simplement des fariboles.

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