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Leur société
Lycos : Au patron de payer !
La société Lycos, spécialisée dans la fourniture de services sur Internet, licencie 75 personnes sur un total de 109 en France. La direction, qui dit faire des pertes, sans donner le montant des bénéfices faits auparavant dans ce type d'activités Internet que certains avaient présenté comme un nouvel Eldorado du capitalisme, explique cyniquement que sa décision "devrait conduire à la mise en oeuvre d'un plan de sauvegarde de l'emploi"... comme tous ces plans dits sociaux qui sont des plans de licenciements.
Mais Lycos ne s'arrête pas là dans la provocation, en proposant à 34 des 75 licenciés d'aller travailler... en Arménie, pour un salaire de 300 à 500 euros par mois, alors qu'en France, ils seraient payés pour ce travail de développeurs, chargés de créer des programmes, entre 2000 et 3500 euros par mois. Ce n'est pas la première fois que des patrons procèdent ainsi: récemment un patron alsacien avait proposé à neuf salariés licenciés d'aller travailler en Roumanie pour 110 euros brut par mois. Et quant au chantage sur l'emploi, Bosch à Vénissieux avait donné l'exemple en demandant, l'été dernier, des sacrifices aux travailleurs en les menaçant de fermer en France pour s'installer en Europe de l'Est.
Le secrétaire du Comité d'entreprise rappelle qu'il y a un an, Lycos s'en était aussi pris aux 35 heures en supprimant onze jours de RTT sur vingt-trois. Il déclare: "On pensait être tranquille et au bout de six mois ils reviennent vers nous en disant que l'on supprime 75 emplois".
Non, les travailleurs de Lycos, comme tous les autres, ne seront pas tranquilles en croyant que, face à un patronat qui se croit tout permis dans le contexte actuel, des concessions permettraient de sauvegarder l'emploi. Le seul langage qu'il faut tenir aux patrons, c'est celui de la force des travailleurs en lutte.