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- Lutte ouvrière n°1921
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Leur société
Les suites du plan Borloo de destruction sociale : De l'esbroufe et de l'argent pour les employeurs
"500000 emplois créés", c'est la vitrine affriolante du deuxième volet du plan dit de "cohésion sociale" présenté au Conseil des ministres par le ministre du Travail, Borloo, le mercredi 25 mai, centré sur les emplois aux aides à la personne. Mais derrière cet effet d'annonce mensonger il y a une réalité beaucoup plus sordide.
Les créations d'emplois? Ce serait selon le bonimenteur Borloo le résultat des aides considérables qu'il entend accorder aux employeurs privés qui se spécialisent dans les "aides à la personne", dénomination très lâche qui inclut une multitude d'entreprises grandes et petites, aussi bien Europe Assistance que Acadomia, dont on entend les spots publicitaires en permanence à la radio pour des cours privés aux élèves. "L'action" de Borloo consiste donc à distribuer à tous ces employeurs des réductions et des crédits d'impôts, des dégrèvements de charges. Et c'est avec cette vieille recette, utilisée par tous les gouvernements, qu'il devrait créer des centaines de milliers d'emplois? Cela va simplement alourdir le portefeuille de ces patrons, et c'est bien pourquoi le syndicat patronal, la CGPME, a tenu à féliciter le ministre.
Borloo profite de cette couverture pour faire passer une série de remises en cause du droit du travail et des droits des chômeurs. Cela va de la levée de l'interdiction du travail de nuit des apprentis pâtissiers, à la levée de toute la réglementation protégeant les travailleurs en temps partiel imposé dans tout le vaste secteur de l'aide à la personne. Là, il n'y aurait plus de contrat de travail écrit définissant les horaires, mais liberté totale pour les patrons de les fixer et modifier, y compris trois jours à l'avance.
Le reste du plan est à l'avenant. Tout l'art du bateleur d'estrade Borloo est donc de tenter de faire passer des attaques contre les travailleurs et des aides massives au patronat comme de la "cohésion sociale". Tant il est vrai qu'aujourd'hui quand les gouvernants parlent de "social", ils parlent en réalité des intérêts des patrons.