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Constitution européenne : "Plan B" comme Blair
Il n'y a pas que Chirac qui s'inquiète du désagrément politique d'un "non" au projet de Constitution européenne: le leader travailliste Tony Blair se trouve dans la même galère.
Pendant longtemps, Blair avait dit qu'il était inutile d'organiser un référendum puisque la Constitution n'entraînerait pas de changement institutionnel en Grande-Bretagne. Néanmoins, pour couper l'herbe sous le pied à une éventuelle campagne sur ce thème de ses rivaux conservateurs pour les élections parlementaires du 5 mai, il a fini par promettre l'organisation d'un référendum en 2006.
Le seul problème, c'est qu'après le recul électoral qu'il a subi le 5 mai, Blair est pratiquement certain de subir un nouveau désaveu, cette fois sous la forme d'une victoire du "non" -ce dont il se passerait bien.
C'est pourquoi, depuis quelques semaines, il s'est lancé par ministres interposés dans des manoeuvres tortueuses, en pariant sur la déconfiture probable de Chirac pour se sortir de ce guêpier. Dans une interview parue le 20 mai, Blair a fini par annoncer lui-même que, en cas de victoire du "non" en France, il considérerait le projet de Constitution comme définitivement relégué au magasin des accessoires, ce qui, du même coup, rendrait inutile la tenue d'un référendum en Grande-Bretagne.
Mais, a ajouté Blair, il entend utiliser la présidence anglaise du Conseil de l'Europe, qui débute le 1er juillet, pour faire adopter les "éléments positifs" de la Constitution qui sont "susceptibles d'apporter plus de stabilité aux institutions européennes" -autrement dit, de consolider la mainmise des grandes puissances d'Europe de l'Ouest sur lesdites institutions, objectif auquel Chirac ne verra sûrement rien à redire.
Et on nous dit qu'il n'y a pas de "plan B"!