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Dans les entreprises
Champion (groupe Carrefour) : Les salariés se font entendre
Depuis le 29 avril, les travailleurs de Champion, organisent avec la CGT les "samedis de la colère". Ils font signer des pétitions pour l'augmentation des salaires, et appellent à une ou deux heures de débrayage. L'annonce au mois de mai du montant d'indemnités de départ du PDG de Carrefour de 38 millions d'euros, une somme équivalant à 2600 ans de salaire d'un smicard, a renforcé le sentiment d'injustice.
Revendiquer des augmentations de salaires, ce n'est pas nouveau chez Champion, où la plupart des travailleurs sont payés au smic. Champion est une société du groupe Carrefour. Depuis que Promodes a fusionné avec Carrefour, les travailleurs demandent à avoir le même statut que ceux de ce groupe, notamment la prise en charge par le patron de la mutuelle qu'il a imposée à tous les salariés. Ils demandent aussi des augmentations de salaires, alors que celle qui est prévue pour l'année 2005 n'est que de 1% et qu'une caissière avec vingt ans d'ancienneté gagne 824 euros par mois pour 32 heures; une autre gagne 863 euros par mois pour 35 heures avec sept ans d'ancienneté. Les travailleurs demandent enfin la prise en charge de la partie obligatoire de la mutuelle, le paiement de la journée du lundi de Pentecôte, et le passage des temps partiels en temps complets.
Samedi 21 mai, au magasin Champion de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, les travailleurs ont fait signer des pétitions aux clients devant le magasin, et ceux-ci, qui sont aussi des salariés, leur ont fait un bon accueil. Au magasin de Marly-le-Roi dans les Yvelines, les travailleurs ont aussi débrayé pour protester contre leurs conditions de travail et les salaires au rabais. Dans les autres magasins en France, les travailleurs ont organisé des actions pour se faire respecter.
Après plusieurs semaines d'action, tous les salariés de Champion ont obtenu trois bons d'achats de dix euros, et vingt euros pour la mutuelle mais versés pour un mois seulement. La direction a fait le chantage en associant cela à une signature de fin de conflit. Cela n'a pas marché, et la mobilisation continue.
Champion comme Carrefour ont largement de quoi payer des salaires et des conditions de travail décents.