ACT (Angers) : Après la fermeture, le harcèlement judiciaire26/05/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/05/une1921.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

ACT (Angers) : Après la fermeture, le harcèlement judiciaire

Il y a plus de deux ans, l'entreprise ACT à Angers était en liquidation. Sa fermeture allait entraîner le licenciement de plus de 600 travailleurs avec seulement les indemnités légales de licenciement. Après avoir occupé l'usine pendant plusieurs semaines, nous en avons été délogés violemment par une véritable armée de CRS.

Nous fûmes nombreux à décider de porter plainte contre Bull, notre ancien employeur qui nous avait vendus à un groupe américain en sachant pertinemment qu'il n'y aurait rapidement plus de travail. Cela avait permis à Bull de faire sciemment et cyniquement l'économie d'un plan social.

Alors que le procès en appel va avoir lieu dans moins d'un mois, quatre travailleurs ont été convoqués au commissariat et étaient en garde à vue le mercredi 25 mai. Ils sont accusés d'avoir pénétré dans les locaux d'une filiale de Bull, des faits qui remontent donc à plus de deux ans. Ils sont aussi accusés de dégradations, à un moment où ils n'étaient pas présents puisqu'ils étaient en négociations avec les autorités.

Que les principaux responsables de la fermeture d'ACT, c'est-à-dire la direction du groupe Bull, puissent après avoir condamné au chômage plusieurs centaines de travailleurs, organiser un harcèlement judiciaire contre ceux qui, à l'époque, se sont battus contre la fermeture, cela ne peut que soulever l'indignation.

À l'approche du procès, cette direction dont les faits montrent qu'elle a organisé la vente à ACT d'une partie du personnel pour échapper sciemment au financement d'un plan social, essaie donc d'intimider ceux qui n'ont pas renoncé à la poursuivre devant les tribunaux. Il faut que cette direction ne se sente pas aussi innocente que cela pour en arriver à de telles extrémités. Et qu'elle veuille essayer de se poser aujourd'hui en victime est proprement révoltant. Que les pouvoirs publics s'en rendent complices n'en est pas moins scandaleux, eux qui n'ont pas été capables de reclasser plus de 300 d'entre nous, toujours au chômage, mais qui trouvent l'énergie aujourd'hui, plus de deux ans après, de poursuivre des travailleurs pour s'être battus contre la fermeture de leur entreprise.

Quant à la garde à vue, elle n'a bien entendu d'autre fonction que d'intimider, de nuire volontairement aux militants concernés, au risque de leur faire perdre de nouveau les emplois précaires qu'ils ont difficilement retrouvés.

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