STMicroelectronics : Patrons licencieurs, gouvernements complices20/05/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/05/une1920.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STMicroelectronics : Patrons licencieurs, gouvernements complices

La société STMicroelectronics, fabricant de semi-conducteurs et de composants électroniques, vient d'annoncer un plan de réduction des effectifs: 3000 emplois vont être supprimés d'ici fin 2006, parmi les 50000 que cette société emploie dans le monde entier.

Carlo Bozotti, le nouveau PDG de cette société franco-italienne, a indiqué que la moitié de ces emplois devait disparaître, tandis que l'autre moitié doit être «transférée» en Chine. Devant une assemblée d'investisseurs à New York, il a froidement justifié ce plan qui «doit nous permettre de développer plus de flexibilité, et de réduire les coûts du travail, mais également de réduire notre exposition au taux de change».

D'après les syndicats français, 900 emplois seraient visés en France, avec notamment l'arrêt programmé d'une chaîne de production de composants à l'usine de Rousset dans les Bouches-du-Rhône. Et cette nouvelle restructuration s'ajoute à la précédente, qui avait entraîné la fermeture de l'usine de Rennes.

Pourtant, STMicroelectronics, issu d'une fusion entre une branche de Thomson et la société italienne SGS, a largement profité des subventions publiques. La création de son centre de recherche à Crolles, en Isère, en avril 2002, avait été qualifiée de «plus important investissement industriel de l'Hexagone depuis dix ans», et STMicroelectronics était devenu, aux yeux du gouvernement et de la presse patronale, un exemple d'industrie «high-tech» à la française, créatrice d'emplois et rivale possible des géants américains ou japonais. Les louanges ont depuis cessé, mais les subventions publiques n'ont pas été rendues.

Les États français et italien sont d'ailleurs toujours des actionnaires importants de STMicroelectronics (16,3% pour l'État français, par l'intermédiaire de France Télécom et d'Areva).

La décision scandaleuse de 3000 suppressions d'emplois se fait donc, qui plus est, avec l'aval de ces deux gouvernements.

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