Ouzbékistan : Commentateurs-menteurs20/05/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/05/une1920.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ouzbékistan : Commentateurs-menteurs

Commentant les événements d'Ouzbékistan, certains «expliquent» dans les médias d'ici qu'il s'agirait du résultat d'une bombe à retardement laissée par l'URSS. Et d'invoquer le caractère artificiel des frontières qui, autour d'Andijan, ont fait de cette vallée de Ferghana un inextricable enchevêtrement de peuples et une poudrière.

Ignorance de l'histoire, anticommunisme, un peu des deux? On ne saurait dire ce qui ressort le plus de telles «explications». C'est un fait que cette région d'Asie centrale est une mosaïque de peuples. Mais, précisément, l'URSS avait fourni un cadre bien plus large à leur existence que les seules régions où telle ethnie, telle population est numériquement majoritaire. La division en cinq républiques et diverses régions autonomes de l'Asie centrale soviétique était une division administrative que matérialisait un trait sur une carte; elle n'érigeait nulle barrière entre les peuples, les familles, voire sur la route des semi-nomades comme il en reste dans la région.

Ces entraves rendant la vie impossible aux populations de l'ex-URSS, ce n'est pas l'URSS qui les a créées. Ce sont les dirigeants de la bureaucratie qui ont fait éclater l'URSS pour s'y tailler des fiefs indépendants.

Après la tuerie d'Andijan, on a vu des réfugiés fuir au Kirghizstan par une ville, désormais coupée en deux par la frontière, où il a fallu recréer un pont de fortune, celui de l'époque soviétique ayant été dynamité par les autorités actuelles. Et que dire des centaines de kilomètres de frontière entre l'Ouzbékistan, le Kirghizstan et le Tadjikistan qui ont été semés de mines après 1991, des mines que l'on a commencé à enlever, et encore pas partout, seulement en 1999!

N'en déplaise à des commentateurs qui mentent comme ils respirent, de telles choses n'existaient pas en Union soviétique. Même sous le régime dictatorial de Staline et de ses successeurs, qui s'était édifié contre l'idéal socialiste et fraternel de la révolution d'Octobre 1917, de telles barrières hérissées de barbelés auraient semblé impensables à l'intérieur de l'URSS. Pour que l'impensable s'impose à des dizaines de millions de gens, il aura fallu que l'URSS ait disparu. C'est d'avoir à le reconnaître qui gêne tellement ces donneurs de leçons.

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