- Accueil
- Lutte ouvrière n°1920
- Nos lecteurs écrivent : Insertion réussie... dans la précarité !
Divers
Nos lecteurs écrivent : Insertion réussie... dans la précarité !
Mon histoire commence le 13 février 2003, après une embauche dans une société de transport d'enfants handicapés, quatre mois comme intérimaire, puis deux mois au chômage, mais avec une promesse d'embauche en CDI le premier septembre 2003 à temps partiel (76 heures par mois). J'ai perdu le peu de RMI qui me restait, car je n'avais pas trois mois de chômage entre la fin de mon contrat intérimaire et l'embauche en CDI.
C'est ainsi que j'ai été embauché pour le transport d'enfants handicapés, mais pas par la société qui devait le faire, mais par une compagnie d'ambulances qui versait les salaires... Bref!
En mai 2004, avec l'appui d'AC-Nantes, FR3 m'a contacté pour une émission sur les emplois précaires. J'ai accepté et ils m'ont filmé sur ma tournée, ils m'ont interviewé sur ma précarité quotidienne. Sous prétexte que mon salaire de misère est de 120 euros au-dessus du RMI, je n'ai droit à aucune aide, excepté le fait que je reste dans le dispositif du «contrat local d'insertion» (CLI), qui dépend du Conseil général.
Le patron a été au courant de l'intervention de FR3 et m'a dit que, dans une autre société, j'aurais été licencié. J'en ai profité pour lui demander au moins 120 heures par mois pour la prochaine rentrée scolaire (2004-2005), afin que je puisse vivoter de mon travail (et de mon salaire).
Il a été très compréhensif... et m'a donné trois heures de plus par mois, soit 79 heures par mois. (Je fais environ 105 heures effectives, mais mes heures supplémentaires ne seront payées que fin août, je peux casser ma pipe avant). Si ce n'est pas prendre les précaires pour des cons!
De plus mon contrat est un contrat aidé par l'ANPE. Pour mon embauche, il a touché 3660 euros, soit à peu près l'équivalent de mon salaire annuel. J'ai rencontré le président de la CLI, pour lui rendre compte de l'aberration de mon insertion (par le travail), étant donné que c'est le Conseil général le donneur d'ordres de cette société de transport.
Actuellement, je suis toujours dans cette société, car j'aime mon travail. Mais je me pose souvent la question: la précarité pour 520 euros net par mois, ou la démission?