Non, la Commune n’est pas morte !20/05/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/05/une1920.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Non, la Commune n’est pas morte !

Chaque année, l'association des Amis de la Commune de Paris-1871, créée en 1882 par des Communards revenus d'exil pour perpétuer le souvenir de la première tentative du mouvement ouvrier d'établir une société fraternelle et sans exploiteurs, organise un rassemblement au Mur des Fédérés, dans le cimetière du Père-Lachaise, là même où une partie des insurgés furent fusillés par la soldatesque aux ordres de Thiers, un politicien de la droite réactionnaire d'alors.

Cette année, les Amis de la Commune entendent dédier leur rassemblement au rôle des femmes dans cette insurrection populaire. Les femmes engagées dans la lutte de la Commune remplirent en effet de multiples tâches, à l'égal des hommes. Elles créèrent des comités de vigilance, exigèrent et obtinrent des salles de réunion pour se concerter régulièrement et peser, elles aussi, sur les décisions de la Commune, cette assemblée de délégués élus et révocables à tout moment, pour organiser et gérer la vie de la population de Paris, décidant au vu et au su de tous, pendant les soixante-dix jours de sa courte vie.

Lorsque Thiers se lança à la reconquête de Paris au cours de la «semaine sanglante», les femmes jouèrent leur rôle en portant secours aux blessés mais aussi en prenant part aux combats les armes à la main, «se battant admirablement» comme le relevait Lissagaray, témoin et historien de ces événements, à tel point que le correspondant du très conservateur quotidien anglais The Times écrivit que, «si la Nation française ne se composait que de femmes, quelle terrible Nation ce serait!».

La bourgeoisie française, bien décidée à faire payer aux travailleurs parisiens la crainte que la Commune avait produite sur elle en la menaçant d'abolir la sacro-sainte propriété privée des moyens de production, la réprima sauvagement, combinant les pelotons d'exécution, la déportation dans les colonies et bien sûr la calomnie la plus ordinaire dans les colonnes de ses journaux. «En voyant passer les convois de femmes insurgées (...) On se rassure en pensant que toutes les maisons de tolérance de la capitale ont été ouvertes par les gardes nationaux qui les protégeaient et que la plupart de ces dames étaient des locataires de ces établissements», pouvait-on lire dans Le Figaro.

«Nous considérons le glorieux mouvement du 18 Mars comme l'aube de la grande révolution sociale, qui libérera les hommes à tout jamais du régime des classes», écrivait en revanche Marx, qui sut discerner dans l'action des Communards une première tentative de révolution prolétarienne, la tentative d'établir un État au service de l'ensemble de la population, se souciant de résoudre sans attendre les problèmes urgents des travailleurs, comme avait su le faire la Commune en décrétant, par exemple, un moratoire des loyers ou en abolissant le travail de nuit dans les boulangeries.

Lutte Ouvrière soutient l'initiative des Amis de la Commune et appelle ses amis et ses lecteurs à participer au rassemblement prévu samedi 28 mai.

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