L’Europe selon France Télécom : Sous-payer les travailleurs!20/05/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/05/une1920.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’Europe selon France Télécom : Sous-payer les travailleurs!

France Télécom utilise sur ses chantiers des entreprises sous-traitantes, par exemple pour la pose de poteaux téléphoniques le long des routes. Dans le Languedoc-Roussillon, il a recours ainsi aux services de l'entreprise Constructel, société française mais appartenant au groupe portugais Vasabeira. Pour honorer ses contrats avec France Télécom, Constructel fait appel à une autre société portugaise Viatel, elle aussi filiale du groupe Vasabeira. Le montage permet à Viatel d'envoyer des ouvriers portugais travailler sur des chantiers en France, mais... à des salaires portugais, inférieurs bien sûr aux salaires français. Et cela dure depuis des mois. Du Bolkestein avant l'heure!

Pour France Télécom, c'est tout bénéfice car le salaire horaire minimal portugais est presque deux fois moins élevé que le salaire français (3,61 euros contre 7,64 euros) et les cotisations patronales portugaises représentent un tiers environ des cotisations en France.

Ces pratiques sont complètement illégales car, quelle que soit la nationalité des ouvriers et de l'entreprise qui les emploie, ce sont les lois sociales du pays où s'effectue le travail qui doivent s'appliquer.

Mais pour les patrons, la sous-traitance est une façon déjà ancienne de faire baisser les salaires et le grand patronat y a recours depuis bien longtemps, comme l'a montré l'exemple des chantiers de Saint-Nazaire où la construction du paquebot géant Queen-Mary II avait mobilisé des milliers de travailleurs étrangers sous-payés.

Le fait que l'on reparle de ces méthodes de brigand à l'occasion du référendum sur la Constitution européenne est une bonne chose, car ce n'est certes pas de cette Europe-là que nous voulons.

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