Légionellose : Santé publique et profits privés20/05/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/05/une1920.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Légionellose : Santé publique et profits privés

Une épidémie de légionellose s'est déclenchée depuis onze jours dans la région de Lyon, sans que les pouvoirs publics arrivent à en déterminer la source, et donc à l'endiguer. La précédente épidémie, survenue entre novembre 2003 et janvier 2004 dans le Pas-de-Calais, avait tué 17 personnes. Cette épidémie était due à une tour aéroréfrigérante. Les services sanitaires avaient alors mis en évidence le fait que ces tours peuvent être de véritables bouillons de culture et qu'elles peuvent répandre la bactérie responsable de la légionellose dans l'atmosphère. Un décret réglementant les tours aéroréfrigérantes avait donc été pris en juin 2004.

Mais, comme toujours, l'État a ménagé les intérêts financiers des patrons: les utilisateurs de ces tours ont jusqu'au 7 décembre 2005 pour se déclarer, et pas de date limite pour se mettre aux normes. Ce qui fait que les services sanitaires de Lyon ne savent même pas combien il y a de tours dans la région et sont obligés d'envoyer des agents inspecter le terrain, y compris par avion, pour essayer de les découvrir.

Trente-quatre personnes sont touchées, dix-sept sont hospitalisées et deux sont en réanimation, de nouveaux cas se déclarent tous les jours. Il y a pourtant des patrons d'entreprises qui savent qu'il y a un risque pour que l'épidémie vienne de chez eux et qui ne décrochent même pas leur téléphone pour demander aux services sanitaires de venir contrôler leur tour.

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