Basse-Terre (Antilles) : Les pratiques colonialistes sévissent toujours20/05/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/05/une1920.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Basse-Terre (Antilles) : Les pratiques colonialistes sévissent toujours

Le Comité de soutien à M. Hilaire Lefort et à Fritz et Mathias Mathaisin a tenu une conférence de presse mercredi 18 mai à la Bourse du Travail, à Paris, pour dénoncer les violences commises contre eux par les gendarmes de Basse-Terre, aux Antilles.

À la suite d'un différend de voisinage, M. Lefort, un homme âgé de 83 ans, malade cardiaque, a été interpellé le 3 janvier dernier dans des conditions d'extrême violence par les gendarmes, chez lui, à Saint-Claude. Armes sur les tempes, mis au sol, menotté, traîné au premier étage de sa maison, les pieds saignants, il a ensuite été détenu toute une nuit, en slip, dans une latrine humide et nauséabonde. Ayant pris froid, et vu son état de santé, il a dû être hospitalisé pendant plusieurs jours. Cet ancien employé de la DDE (Direction départementale de l'Equipement), où il était un dirigeant de la CGT, a porté plainte contre son voisin et contre les gendarmes pour les violences subies.

Fritz Mathaisin et son neveu Mathias, eux aussi employés à la DDE, ont subi des violences de la part de gendarmes, pour une simple observation de leur part consistant à dire à la maréchaussée qu'elle n'aurait pas dû arrêter un camion sur la piste cyclable.

Un Comité de soutien s'est constitué pour soutenir M.Lefort et surtout faire savoir et dénoncer les conditions inadmissibles dans lesquelles il avait été interpellé. Les Mathaisin l'ont rejoint. Tous les trois ont aussi le soutien de la fédération CGT de la DDE, de la confédération CGTG et de l'ensemble de leurs camarades de travail. D'autres amis, parents, représentants d'associations ou d'organisations, dont nos camarades de l'organisation trotskyste Combat Ouvrier, en font partie.

Ce Comité fait signer des pétitions et recueille des fonds pour aider les victimes à payer les frais de justice. Il tient une réunion hebdomadaire, à laquelle chacun est convié, organise des meetings et des rassemblements, tient des conférences de presse. Des lettres de protestation ont été envoyées aux ministères de l'Intérieur et de la Défense, pour demander l'ouverture d'une enquête sur le comportement des gendarmes.

Le Comité pointe du doigt aussi le fond raciste sur lequel se déroule cette affaire, le voisin et les gendarmes étant blancs tandis que M. Lefort est un Noir, tout comme les Mathaisin, et il dénonce ces pratiques dignes d'une république bananière... dans un département de la prétendue «patrie des droits de l'Homme».

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