Lundi de Pentecôte : Il n'y a pire sourd...12/05/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/05/une1919.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Lundi de Pentecôte : Il n'y a pire sourd...

À la veille du week-end de la Pentecôte, le gouvernement s'obstinait à maintenir son hold-up sur le lundi férié.

Les décisions de maintien du jour non travaillé prises par de nombreuses entreprises et collectivités locales, les appels à la grève lancés par les centrales syndicales, les sondages qui mettent en évidence l'opposition d'une majorité de salariés à la suppression de ce jour férié sous prétexte de remplir une fumeuse Caisse de solidarité, rien ne semblait suffisant pour faire revenir le Premier ministre sur cette attaque contre la population laborieuse.

Un important budget a été consacré à une campagne publicitaire destinée, sinon à convaincre les travailleurs de l'honnêteté des intentions du gouvernement et de l'efficacité de la mesure, du moins à faire une démonstration ostensible de sa volonté pédagogique. Outre le fait qu'une partie des téléspectateurs et lecteurs visés n'ont pas été sensibles au sentimentalisme de pacotille des images de personnes âgées secourues par des mains tendues, certains se sont fait la réflexion que les fonds dépensés auraient pu être plus utilement dépensés.

Supprimer une journée chômée payée aux salariés -et à eux seuls- est une décision directement inspirée par les intérêts du patronat et du Medef et qui s'inscrit clairement dans la politique de déréglementation et d'allongement du temps de travail. S'il en fallait une preuve, il suffirait de remarquer les coupes claires que le budget de la Santé a subies dans le recrutement de personnel hospitalier et d'imaginer la situation de l'été 2003, celui de la canicule, en pire. Si Raffarin et Douste-Blazy, le ministre de la Santé, se souciaient sérieusement du quatrième âge, ils impulseraient une embauche massive dans tous les services hospitaliers concernés par les personnes âgées, dans les maisons de retraite, dans les formations de personnel spécialisé dans l'aide à domicile. Et dans ce but, il suffirait de prélever une partie du budget consacré aux exonérations de charges patronales.

Mais qui serait assez crédule pour gober la fable de la "solidarité" avec les personnes âgées et handicapées? Ceux qui ont cru à la vignette-auto?

La seule façon d'obliger le gouvernement à revenir sur la loi de juin 2004, concoctée par une Assemblée au demeurant en vacances ce lundi de Pentecôte, c'est de démontrer par tous les moyens, dont la grève, que les travailleurs ont mieux à faire ce jour-là; entre autres, par exemple, aller à la fête de Lutte Ouvrière à Presles...

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