Amiante - Dunkerque : Le combat contre les empoisonneurs12/05/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/05/une1919.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Amiante - Dunkerque : Le combat contre les empoisonneurs

Mercredi 27 avril a eu lieu autour du palais de justice de Dunkerque la septième marche des veuves de l'amiante qui exigent qu'un procès en correctionnelle se tienne à l'encontre des responsables d'entreprises mis en cause par quatre plaintes déposées en 1997.

Ce qu'un juge d'instruction de Dunkerque fin 2003, puis la Chambre d'instruction de la cour d'appel de Douai en juin 2004 ont refusé au nom de la loi Fauchon de juillet 2000 distinguant les "délits non intentionnels". Comme si le patronat et les pouvoirs publics ne connaissaient pas la nocivité de l'amiante depuis des dizaines d'années!

À cette manifestation étaient présentes des délégations des entreprises de la région: Sollac, Usine des dunes, Arc international, EDF-Gravelines et les ex-dockers CGT. Ceux-ci accusent les patrons du port, l'UMC, de n'avoir mis en place aucune protection avant 1993, et d'avoir pris ensuite pour référence du calcul des indemnisations de maladie professionnelle, non pas un salaire de 365 jours travaillés comme l'exige la loi, mais celui de la seule année 1992. Ce qui représente une importante perte pour les anciens dockers malades...

Une délégation de l'Association régionale des victimes de l'amiante (Ardeva) de Loire-Atlantique était venue apporter son soutien à la manifestation. Durant sa prise de parole, son responsable a souligné qu'il n'y a pas que les travailleurs des grandes entreprises comme les Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire ou la raffinerie de Donges qui sont touchés, mais aussi ceux des petites entreprises de mécanique, du bâtiment, des garages... Sans compter les femmes des ouvriers intoxiquées par les bleus de leur mari.

Partout, l'utilisation de l'amiante par les patrons a produit la même catastrophe sanitaire. Il y a aujourd'hui dix morts par jour en France par cancers de l'amiante. À Toulon et à Bergerac, une manifestation semblable à celle de Dunkerque a déjà lieu régulièrement. Une telle manifestation est prévue à Brest et au Havre. À Port-de-Bouc, les veuves d'anciens salariés d'Eternit Caronte Martigues ont déposé dans le palais de justice vingt avis de décès.

Le 12 mai prochain, des travailleurs de la Cegelec qui avaient refusé de travailler sur un chantier en juillet 2004, du fait de la présence d'amiante qu'ils avaient eux-mêmes découverte, passeront au tribunal de Dunkerque. Un appel à venir les soutenir a été lancé à la fin de la manifestation. Plus que jamais, c'est de notre mobilisation que dépend le cours des choses.

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