La barre des deux millions et demi de chômeurs va être franchie: un travailleur sur dix est frappé. Mais la situation n'est pas inquiétante pour Raffarin, puisqu'en janvier, dit-il, l'augmentation du chômage atteignait 0,7%, 0,5% en février et seulement 0,3% en mars. «Avec une hausse mois après mois un peu plus faible, nous ne sommes plus face à un phénomène d'augmentation du chômage, mais à une "décélération"». Raffarin, emporté par son enthousiasme, affirme dans le même élan que «les conditions sont réunies» pour que le chômage «baisse significativement en 2005». Comment?

D'abord en incitant «les gens à vivre des revenus du travail plutôt que des revenus de l'assistance». Mais c'est bien sûr! Plus facile à dire quand, dans le même temps, les patrons affirment «que les entreprises ne sont pas prêtes à embaucher». Alors parions que la solution pour Raffarin sera encore de rogner les «assistances» perçues par les plus démunis pour «assister» plus encore les entreprises.

Certes, cela fait trente ans que tous les gouvernements qui se sont succédé ont mené sans aucun résultat cette politique-là. Mais, comme disait l'autre, «il n'est pas nécessaire de réussir pour persévérer».