- Accueil
- Lutte ouvrière n°1918
- Constitution européenne : Vote toujours...
Leur société
Constitution européenne : Vote toujours...
Chirac lui-même est bien obligé de le reconnaître: c'est pour rejeter sa politique que nombre d'électeurs s'apprêtent à voter non au prochain référendum. En mettant un bulletin «non» dans l'urne, nombreux sont ceux qui diront de cette façon qu'ils en ont assez. Assez des PDG qui partent avec des sommes mirobolantes alors qu'ils imposent à leurs employés des salaires n'atteignant pas toujours le smic; assez de ce gouvernement qui impose un jour de travail forcé aux salariés et leur fait, en plus, la morale sur le thème de la solidarité.
Mais Chirac ne démissionnera pas si le non l'emporte, il l'a dit et répété. Et s'il parle d'une éventuelle «inflexion de l'action gouvernementale» après le référendum, quel que soit d'ailleurs son résultat, c'est une manière de dire qu'il remplacera peut-être Raffarin, mais sans changer de politique.
Non seulement on ne demande jamais leur avis aux travailleurs sur ce qui fait leur vie quotidienne, mais quand ils ont l'occasion de dire ce qu'ils pensent de leurs dirigeants et de la politique qu'ils mènent, il faudrait qu'ils remballent leur mécontentement. Chirac, plébiscité au second tour de la Présidentielle de 2002, après une campagne outrageuse de la gauche en sa faveur, a vu depuis lors la politique de sa majorité rejetée dans les urnes aux élections régionales et européennes de 2004. Cela sera peut-être encore le cas lors de ce référendum. Mais il a déjà annoncé qu'il s'en moquait, qu'il était là jusqu'en 2007 et qu'il continuerait dans la même voie. Ils appellent cela la «démocratie».