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Leur société
Fillon et le lundi de Pentecôte : Une journée à ne pas donner aux patrons
Le ministre de l'Education, Fillon, s'en prend aux enseignants qui demandent aux parents de ne pas envoyer leurs enfants à l'école le lundi de Pentecôte. "Ceux qui demandent ça ne se préoccupent pas de l'intérêt des élèves, a-t-il déclaré samedi 23 avril, ils n'ont pas envie de travailler le lundi de Pentecôte, il faut dire les choses comme elles sont."
Pas de chance pour lui, la principale fédération de parents d'élèves, la FCPE, appelle de son côté à ne pas envoyer les enfants en classe ce jour-là, s'appuyant sur le fait que cette journée de solidarité ne peut concerner les élèves, qui ne sont pas salariés et ne peuvent donc y contribuer financièrement.
Du coup, Fillon s'en prend aussi à l'ensemble des salariés: "On est dans un pays où tout le monde refuse le moindre effort de solidarité", ajoute-t-il. Travailler une journée gratuitement pour le plus grand profit de leurs employeurs, voilà ce que les salariés refusent, eux qui sont les seuls à se voir imposer un effort auquel échappent les patrons. Cela n'a rien à voir avec la solidarité, et il faut bien être un ministre méprisant pour tenir de tels propos.
Car quand on fait appel à la solidarité, c'est souvent dans la population et en premier lieu dans les milieux populaires que l'on répond présent. Lors du dernier Téléthon, plus de 100 millions d'euros ont été recueillis, les dons réels étant même supérieurs aux promesses. Un mois après le tsunami dévastateur en Asie du Sud-Est, les organisations humanitaires françaises avaient reçu 190 millions d'euros, somme qui a dû augmenter par la suite.
Alors, que Fillon et les patrons gardent pour eux leurs discours sur la solidarité. Et il faut souhaiter que, le lundi 16 mai, les enseignants et l'ensemble des salariés sachent lui faire ravaler ses leçons de morale en lui montrant ce qu'ils pensent de cette "journée de solidarité" à la sauce gouvernementale.