Espagne : Quand un serviteur du pape en appelle à la désobéissance civile28/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1917.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Quand un serviteur du pape en appelle à la désobéissance civile

Le 21 avril dernier, le Congrès des députés de Madrid, l'équivalent de notre Chambre des députés, a voté le projet de loi autorisant le mariage entre homosexuels et leur ouvrant le droit à l'adoption. Si le Sénat entérine cette loi, l'Espagne sera ainsi, le premier pays européen à donner aux personnes de même sexe le droit d'adopter des enfants et elle rejoindra les Pays-Bas et la Belgique pour le mariage entre personnes de même sexe.

On s'en doute, cela n'a pas l'heur de plaire aux représentants de l'Église catholique. Ils partent en guerre contre "la destruction de la famille", "la dissolution de l'ordre social", "la consécration du péché" et même... "l'ouverture de la porte à la polygamie et à la polyandrie".

Mais le pompon revient au cardinal Trujillo, le président du conseil pontifical pour la famille, c'est-à-dire un des grands pontes de l'entourage du nouveau pape. Lui, il en appelle à "l'objection de conscience". Et de préciser sa pensée: "Je parle de toutes les professions qui auraient un lien avec l'application de la loi: elles doivent exercer la même objection de conscience demandée aux médecins et infirmières contre un crime comme l'avortement". Et de leur ordonner "Ceci n'est pas facultatif: tous les chrétiens doivent être prêts à payer le prix le plus élevé incluant aussi la perte de l'emploi". À quand la demande à ses ouailles de se faire dévorer par les lions dans l'arène?

Enfin, le pontife justifie sa position: "On ne peut pas dire qu'une loi a raison seulement parce qu'elle est la loi." Là, on ne peut qu'espérer que tous ceux qui souffrent de lois qui attentent à leur liberté et leur dignité l'entendent et, notamment, les femmes qui en Pologne ou au Portugal risquent leur vie parce que, sous la pression de curés d'un autre âge, la législation continue d'interdire l'interruption volontaire de grossesse.

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