Monaco : Un statut d'exception... béni par la France15/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1915.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Monaco : Un statut d'exception... béni par la France

Usine de blanchiment d'argent, refuge fiscal pour gens de la haute, principauté moyenâgeuse, rocher à milliardaires, les qualificatifs pour désigner Monaco et souligner ses côtés absurde, anachronique et choquant ne manquent pas.

Comment ce territoire de deux kilomètres carrés, en partie gagné sur la mer, enclavé au milieu du département des Alpes-Maritimes, sans aucune ressource naturelle, avec à sa tête un prince d'opérette de droit divin, peut-il être considéré comme un "État" moderne, avec en prime, ce qui est aujourd'hui considéré comme la reconnaissance universelle, un siège à l'ONU? Tout simplement, parce que l'État français le veut!

De de Gaulle à Chirac en passant par Mitterrand, tous les gouvernements français ont signé des conventions avec Monaco, favorisant le statut "extraordinaire" de ce confetti séparé de façon totalement artificielle du reste du territoire français.

En effet les relations sont ainsi rédigées: "La France assure la défense de Monaco, et en échange le prince s'engage à respecter les intérêts politiques, militaires, navals et économiques de la France"... "En cas de vacance de la couronne, notamment faute d'héritier direct ou adoptif, le territoire monégasque formera sous le protectorat de la France un État autonome sous le nom d'État de Monaco." Monaco n'a donc pas de monnaie propre, pas d'armée. Celui qui fait office de Premier ministre de Monaco est l'ancien préfet de police de Paris, et on pourrait multiplier les exemples sur la prétendue "indépendance" de Monaco.

En vérité, les gouvernements français ont toujours trouvé bien des avantages à l'existence de ce paradis fiscal aux portes de l'Hexagone. Il y a là des intérêts bien juteux à protéger, des personnes fortunées dont il faut préserver le goût de la discrétion, des milliardaires voulant échapper au fisc (ce sont souvent les mêmes) qu'il faut respecter, des sociétés créées là pour profiter des avantages fiscaux ou pour des motifs moins avouables, des banques ayant trouvé sur place une clientèle de rêve.

Autant de gens qui ont droit de cité à Monaco, et que l'État français protège. Quitte à faire de ce territoire, un territoire d'exception pour tous ceux qui, habitant en France ou en Italie, viennent travailler tous les jours dans la principauté, où un certain nombre de règles sociales minimums, malgré tout reconnues dans l'Union européenne, ne s'appliquent plus.

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