Bureau centralde La Poste-Caen (Calvados) : Un succès contre la direction15/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1915.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Bureau centralde La Poste-Caen (Calvados) : Un succès contre la direction

Une majorité des facteurs du bureau central de Caen ont fait neuf jours de grève contre les réorganisations de La Poste.

C'est l'annonce des plans de la direction qui a déclenché la grève. Après la réorganisation prévue, les facteurs n'auraient plus pris leur service ensemble pour trier et préparer le courrier avant de partir en tournée, mais auraient été divisés en trois brigades aux horaires échelonnés à 5h30, 6h30 et 7h30, ne devant faire presque que du tri pour la première brigade, mais pour la dernière brigade peu de tri et des tournées bien plus longues, des horaires théoriques prolongés jusqu'à 15 heures, avec une pause repas à prendre on ne sait pas où. Tout ça pour pouvoir supprimer onze tournées et au moins autant d'emplois.

L'annonce de ces chambardements a provoqué la colère, et 80 facteurs se sont mis en grève lundi 21 mars, sur 109 tournées, dont certaines occupées par des précaires pouvant difficilement faire grève. Toute la semaine, jusqu'au week-end de Pâques, les grévistes étaient plus de 50. Le mercredi, ils sont allés expliquer leur grève dans les différents bureaux de poste de la périphérie de Caen où ils ont été chaleureusement accueillis par les postiers. Ils ont manifesté dans la semaine trois fois au centre- ville.

Au bureau central, le service messagerie, non concerné par la réorganisation, mais concerné par le manque de personnel, s'est mis en grève par solidarité dès mercredi 23 avril.

De son côté, la direction a tenté de briser la grève en prenant des intérimaires, puis en demandant aux usagers de venir chercher le courrier dans des camions garés à différents endroits de Caen!

Des syndicats ont d'ailleurs réussi à faire reconnaître, par un tribunal, que les embauches d'intérimaires pour briser la grève étaient illégales, même si ce jugement s'est fait attendre une semaine.

Entre-temps, la direction a reculé partiellement dès le mercredi 23: elle ramenait de 11 à 9 le nombre de postes supprimés, et accordait même un poste et demi à la messagerie. Les grévistes ont continué jusqu'au mardi 29 où, en plus du jugement contre la direction, celle-ci annonçait que la réorganisation était repoussée jusqu'à septembre.

Les postiers ont donc obtenu une victoire morale, en plus d'avoir sauvé plusieurs postes de l'acharnement de la direction à supprimer des emplois.

Partager