Société Générale : Banquer... pour les salaires06/04/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1914.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Société Générale : Banquer... pour les salaires

Mardi 5 avril les salariés de la Société Générale étaient en grève à l'appel des syndicats FO, CGT, CFDT et CFTC, pour protester contre la baisse de leur pouvoir d'achat.

Dernièrement, la direction a accordé une prime exceptionnelle d'un montant équivalant à 23% du salaire de base, avec un plancher de 350 euros et un plafond de 1150 euros, mais aucune augmentation générale des salaires. Les employés voient leur pouvoir d'achat baisser ou, au mieux, stagner.

Pourtant, les résultats annuels pour 2004 sont excellents: 3,1 milliards d'euros de bénéfice net, en hausse de 25% par rapport à l'année précédente. Les actionnaires voient leurs dividendes augmenter de 34%. Et le bilan social fait apparaître «30% de hausse des dix plus hautes rémunérations, 10% de hausse du salaire moyen des cadres hors classe».

Cela rend encore plus scandaleux le refus des patrons d'augmenter les salaires. La prime accordée en janvier est dérisoire, par rapport aux profits et à l'augmentation de ce qu'ont touché actionnaires et dirigeants de la banque. Et de toute façon, les salariés ne peuvent accepter que la rémunération de leur travail dépende du bon vouloir du patron, qui daigne parfois accorder une «récompense» exceptionnelle, sous forme de prime.

Dans tout le secteur bancaire, et au-delà d'ailleurs, les patrons préfèrent verser des primes plutôt que d'augmenter les salaires. À la BNP Paribas, dont les bénéfices atteignent les 4,7 milliards d'euros, soit une augmentation de 24,1% pour 2005, la direction n'a pas non plus accordé d'augmentation générale des salaires, mais seulement une prime de 25% du salaire, avec un plancher de 450 euros. Les salariés qui ont les plus bas salaires n'auront donc que 37,5 euros de plus par mois.

Les salariés en grève le mardi 5 avril ont eu bien raison de montrer leur mécontentement. Le scandale de l'explosion des profits et l'arrogance des patrons finiront par décider tous les salariés du secteur bancaire, et au-delà, à s'y mettre pour de bon.

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