Gaz de France a annoncé 1,05 milliard d'euros de bénéfices pour 2004 et EDF 1,3 milliard. Lorsqu'on sait à quel point EDF ne parvient même plus à maîtriser la comptabilité d'un grand nombre de ses clients professionnels, on peut avoir des doutes sur la fiabilité du résultat, peut-être toiletté pour plaire aux futurs investisseurs.

Le nouveau PDG d'EDF, et précédent de GDF, Gadonneix, a fixé comme objectif pour 2007, des gains de productivité de 7,5 milliards, pour partie en réductions d'achats (hors combustibles) et de la masse salariale (pour 1,5 milliard). L'offensive contre le personnel est donc plus que jamais à l'ordre du jour.

Et pendant ce temps, GDF fait preuve d'une pingrerie dangereuse en ne remplaçant pas rapidement les tuyaux de gaz en fonte grise qui provoquent régulièrement des explosions, comme récemment à Mulhouse, et EDF fait de même en maintenant des centrales thermiques diesel hors d'âge en Corse, pour ne citer que ces exemples.

Et tout cela n'empêche pas la spéculation. Ainsi la CGT vient de dénoncer le niveau extrêmement bas des réserves souterraines de gaz naturel dans le pays. Des navires méthaniers en provenance d'Algérie auraient été déroutés vers d'autres destinations (les États-Unis par exemple) pour profiter des cours élevés du pétrole (et donc du gaz). Manque de chance, l'hiver rigoureux et imprévu, fin février-début mars, a provoqué quelques ruptures: certains industriels qui sont soumis à une clause dite «d'effaçabilité» ont vu leurs fournitures suspendues. Du jamais vu en période ordinaire.

La spéculation passe avant le service... y compris aux industriels.