Vingt ans après Tchernobyl : Un rapport accable le gouvernement francais31/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1913.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vingt ans après Tchernobyl : Un rapport accable le gouvernement francais

Deux experts viennent de remettre un rapport sur les retombées, en France, de l'explosion en 1986 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, à la juge chargée d'enquêter suite aux plaintes déposées par des malades atteints d'un cancer ou d'affections de la thyroïde. Plusieurs centaines de personnes, en effet, ont déposé une plainte contre X mettant en cause les services de l'État qui, à l'époque, n'ont pas informé la population ou ont minimisé l'importance du danger présenté par les retombées radioactives. Il est notamment fait état d'une note manuscrite datée du 16 mai 1986, émanant des archives du ministère de l'Intérieur (à la tête duquel se trouvait Pasqua), qui demandait de ne pas divulguer les chiffres en sa possession, et de "décourager tous les moyens locaux et privés de mesurer la radioactivité".

Près de vingt ans après les faits, ce rapport confirme donc que les autorités françaises ont, volontairement, caché qu'une partie du territoire avait été affecté par le nuage radioactif, et n'ont pas appelé les habitants à des mesures de prudence. À l'époque, fin avril-début mai 1986, les cartes présentées par les autorités montraient que ce nuage s'arrêtait, comme par magie, aux pointillés rouges qui marquent les frontières terrestres de la France. Les communiqués de différents ministères (pas moins de cinq ont été mis en cause) se voulaient tous rassurants: "Le taux de radioactivité est bien inférieur à celui où il y a danger", déclarait Carignon, ministre délégué à l'Environnement. Michèle Barzach, ministre déléguée à la Santé publique, affirmait que "la santé n'est aucunement menacée par les conséquences de cet accident. (...) Les eaux habituellement potables, le lait, les produits alimentaires frais ou de conserve peuvent être consommés quel que soit l'âge des enfants". Même son de cloche du côté de François Guillaume, à l'Agriculture, ou d'Alain Madelin, à l'Industrie et à la Recherche, alors que différents relevés montraient des taux de radioactivité anormalement élevés, notamment dans le lait des ruminants, les légumes dont on consomme les feuilles et les champignons.

Le mensonge voulu et organisé par l'appareil d'État a été dévoilé il y a déjà des années, bien que la justice n'ait, jusqu'à présent, pas donné suite aux accusations portées contre les membres du gouvernement qui ont sciemment caché à la population les risques encourus, l'empêchant de prendre les précautions alimentaires qui s'imposaient. Ni coupables, ni responsables, ils ont l'âme et les mains blanches! Mais ce rapport, en apportant de nouvelles preuves des dissimulations qu'ils ont effectuées, les accable encore plus.

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