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Sealed Air Saint-Ouen-l'Aumône(Val-d'Oise) : La direction a reculé !
Les grévistes de Sealed Air à Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise) ont décidé de reprendre tous ensemble le travail, le mercredi 30 mars, après avoir obtenu la moitié de l'indemnité qu'ils réclamaient avant que l'entreprise ne ferme. Ils ont donc obtenu 5000euros pour tous et 500 euros supplémentaires par année d'ancienneté.
Depuis le 14 février, la production était totalement arrêtée dans cette usine où travaillent un peu moins de cent salariés et où sont fabriqués des films plastiques ainsi que des bâches de piscines.
La volonté des grévistes de ne pas céder a donc payé. Jeudi 24 mars, le préfet annonçait la convocation d'une "table ronde" où il conviait les représentants des grévistes, les organisations syndicales départementales (CGT, CFDT et FO), le maire de Saint-Ouen-l'Aumône, la direction départementale du travail et des représentants de la communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise. Lors de cette réunion, Alain Richard, maire de Saint-Ouen-l'Aumône, ancien ministre de la Défense du gouvernement Jospin, qui jusque-là n'avait pas tellement prêté attention à cette grève, se déclarait en faveur des grévistes et soutenait leurs revendications. De son côté, le préfet faisait part de son inquiétude et du fait que "tout le monde parle de cette grève". Il retransmettait ainsi, non seulement l'inquiétude de ses autorités de tutelle, mais aussi celle des patrons de la région. Les grévistes pouvaient alors apprécier l'impact de leurs actions pour faire connaître leur grève.
Mais à cette réunion, il manquait encore l'essentiel: la direction de l'usine!
Une nouvelle table ronde fut donc convoquée pour le mardi 29 mars, avec cette fois la présence du patron. Entre-temps, les grévistes organisaient le lundi de Pâques un grand barbecue devant l'usine avec les familles et les amis. Beaucoup étaient là, y compris des retraités venus à la fête.
Et le mardi 29 mars, la direction de Sealed Air reculait, y compris sur le paiement partiel des jours de grève. Du total des jours de grève, elle proposait d'en décompter onze en RTT et le reste serait payé à 40 euros la journée.
Les grévistes ont finalement accepté la proposition du patron, fiers de l'avoir fait céder mais tout en sachant que ce qu'ils obtenaient était bien peu à côté des fabuleux profits engrangés cette année et toutes les années précédentes par le groupe auquel appartient l'usine de Saint-Ouen-l'Aumône.
Pendant les six semaines de grève, les grévistes ont réussi à tenir, à garder un groupe soudé, à s'adresser aux deux autres usines du groupe et à faire connaître leur grève dans toute l'agglomération de Cergy et même au-delà. C'est cela qui a pesé en leur faveur et leur a permis d'obtenir ce qu'ils n'auraient jamais eu autrement. Du coup, la manifestation prévue jeudi 31 mars à Cergy pour dénoncer les délocalisations et les fermetures d'entreprises et soutenir les grévistes de Sealed Air allait se dérouler avec quelques accents de victoire.