Régulateurs de vitesse : Renault bride mieux les salaires que la vitesse des voitures31/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1913.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Régulateurs de vitesse : Renault bride mieux les salaires que la vitesse des voitures

Des incidents récents ont mis en cause le système de régulateur de vitesse installé sur plusieurs voitures Renault (parmi lesquelles une Scénic, une Vel Satis, une Laguna et une Clio) dont certains se sont soldés par des blessures et dans tous les cas par une belle peur. Certains conducteurs des véhicules concernés ont affirmé avoir été incapables de désactiver le système électronique qui maintient automatiquement la vitesse de la voiture, et donc de ralentir au moment où cela s'avérait nécessaire.

Le PDG de la firme, Louis Schweitzer, a confié son explication à la presse. Loin de lui l'idée d'envisager l'hypothèse d'une défaillance du système électronique. Son explication s'appuie sur du solide: un directeur de la qualité issu "du nucléaire", des experts, trente ingénieurs qui ont planché sur le sujet, et tout de même... trente incidents inquiétants signalés! La conclusion de ces investigations menées, selon le n°1 de Renault, "aussi rigoureusement que l'on étudie les causes d'un accident d'avion", c'est que le coupable ne peut être... que le conducteur, suspecté d'avoir confondu les trois pédales à sa disposition, et appuyé sur l'embrayage au lieu du frein. À croire que les clients de Renault sont spécialement demeurés! D'où la solution préconisée, qui consiste simplement à revenir chez le concessionnaire se faire expliquer les pédales.

Les experts indépendants chargés d'examiner pour les tribunaux les véhicules dont les conducteurs ont porté plainte n'ont pas encore dans tous les cas rendu un "verdict", mais Louis Schweitzer n'a pas besoin de tout cela: il sait que l'électronique dans sa firme est totalement fiable! À supposer que cela soit vrai, il faut croire qu'elle n'est pas adaptée au maniement de la voiture par son conducteur... Ce qui est tout de même le but recherché.

Et puis, Schweitzer a-t-il déjà oublié qu'il s'était perdu, il y a trois ans, en forêt de Rambouillet près de Paris, en essayant sous les yeux de la presse une Vel Satis, justement? Le véhicule était équipé d'un système électronique de navigation GPS. Mais, une fois arrivé à bon port, quoique avec une heure de retard sur l'horaire prévu, M. Schweitzer avait argué d'une erreur de "programmation".

À moins que le PDG, lui aussi, ait perdu les pédales...

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