Depuis le 1er avril, l'ex-ministre de l'Économie et des Finances Francis Mer siège au conseil d'administration du groupe Alstom. On se souvient que pendant l'été 2003, au moment où Alstom était menacé de faillite à cause de 5 milliards de dettes, c'est lui qui, sous la direction de Raffarin, avait accordé la garantie de l'État à cette entreprise et l'avait tirée d'affaire. Mais ce serait voir les choses par le petit bout de la lorgnette que de considérer ce poste d'administrateur comme une récompense accordée par les actionnaires d'Alstom et les banques qui lui avaient prêté de l'argent.

Francis Mer a fait une belle carrière dans les affaires, ce qui ne va pas sans une certaine fortune sans doute, mais aussi beaucoup de relations. Mer préside actuellement la Fondation d'innovation politique de l'UMP (ça ne s'invente pas!), siège aux conseils d'administration du groupe chimique Rhodia et de l'entreprise d'intérim Adecco. Il n'est donc pas dans le besoin.

Tous ces postes sont répartis entre gens du même monde. Hauts cadres des entreprises, du gouvernement et de l'État sont interchangeables. Qu'ils dirigent une entreprise privée, publique, une administration ou un service public, ils sont toujours chargés de défendre les intérêts des possédants, c'est-à-dire aussi, même si leur fortune n'est pas toujours à la hauteur de celle de leurs mandants, leurs propres intérêts.