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Hôpital de La Réole (Gironde) : Manifestation contre la fermeture des Urgences
Samedi 21 mars, près d'un millier de personnes ont manifesté dans les rues de La Réole, ville située à une soixantaine de kilomètres au sud de Bordeaux, pour refuser la fermeture programmée des Urgences de l'hôpital.
Cela fait plusieurs fois depuis 1992 que la population manifeste pour l'hôpital: pour empêcher la fermeture de la Maternité, puis celle de la Chirurgie et plus récemment les Urgences, déjà; à chaque fois, l'Agence Régionale d'Hospitalisation (ARH) avait prétendu que le service n'était pas rentable et que c'était la seule façon de "sauver l'hôpital". Et malgré la mobilisation des salariés et de la population, les services avaient été fermés les uns après les autres. En 2003, l'ARH avait réussi à imposer la fermeture des Urgences de 20h à 8h avec un système de garde assuré par les médecins libéraux du secteur.
Cette fois-ci, l'ARH est bien décidée à imposer la fermeture complète des Urgences. Le 7 février, des membres du Conseil d'administration de l'hôpital ont été convoqués par le directeur de l'ARH. Celui-ci leur a annoncé qu'il n'y avait plus d'argent pour financer le service, le nombre d'interventions étant trop "réduit". En réalité, il ne comptabilise pas les malades qui viennent aux Urgences et qui sont dirigés sur un autre hôpital ou ceux qui viennent pour des bilans post opératoires: seuls 4000 sont reconnus sur les 7500 passages.
Aussi la colère est grande. À la réunion appelée par la Mairie, le lundi 7 mars, plus de 250 personnes s'étaient déplacées pour dénoncer ces attaques contre l'hôpital. Beaucoup d'intervenants ont mis en cause les critères de rentabilité, donnant de multiples exemples de la nécessité de ce service public de proximité. Si certains, notamment à la tribune, en restaient à la défense du seul service des Urgences, d'autres, et notamment le représentant de la CGT, dénonçaient la fermeture programmée de l'hôpital, avec d'autres services menacés aussi à terme, comme la cardiologie, les cuisines, etc. À ceux qui voulaient réduire le problème au seul hôpital de La Réole, au nom de la "défense de la ruralité", il a été répondu que c'était une politique des gouvernements depuis vingt ans s'attaquant à la santé, à l'éducation, à la poste, contre les travailleurs en général. Les exemples de bureaux de postes, de classes fermées ne manquent pas dans le secteur... C'est au cours de cette réunion qu'a été décidée l'organisation de la manifestation sur La Réole. Quelques jours plus tard, une trentaine de maires du secteur décidaient de ne pas organiser le référendum en signe de protestation.
La manifestation a été un succès. On n'avait pas vu tant de monde dans les rues de La Réole depuis longtemps: de nombreux employés de l'hôpital, des travailleurs venus de tout le secteur, des retraités, des personnes âgées de la maison de retraite, des maires des petites communes des alentours, sont venus nombreux manifester leur volonté d'empêcher la fermeture des Urgences. Au dernier moment, le directeur de l'ARH s'est fendu d'un communiqué pour démentir ce qu'il avait déclaré quelques semaines auparavant. Mais personne n'était vraiment dupe de cette promesse. Le rendez-vous avec l'ARH le mardi 22 mars a confirmé qu'il se moque de nous: il prétend vouloir maintenir le service sur La Réole... mais en envoyant personnel et moyens à Langon, à une vingtaine de kilomètres.
Alors, il est évident que pour les faire reculer réellement, il faudra maintenir la pression.