Des vertes et des trop mûres31/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/04/une1913.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des vertes et des trop mûres

À l'émission Le grand jury-RTL-Le Monde de dimanche 27 mars, Dominique Voynet a considéré, à l'instar de Strauss-Kahn le dimanche précédent, "que le traité constitutionnel de Giscard comportait des dispositions progressistes, beaucoup plus en avance que celles qui sont inscrites dans la Constitution française, sur le droit des femmes, sur la lutte contre la discrimination, ou sur la protection de l'environnement". Etre plus progressiste que ne l'est la Constitution française, ça n'est pas bien difficile. Mais même en chaussant des lunettes vertes, on ne voit pas ce que Voynet voit dans le Traité constitutionnel de Giscard.

Le plus drôle dans les propos de la désormais sénatrice verte n'est pas là. Il est lorsqu'elle déclare: "On est en train de payer plein pot, dans la montée du "non", le sentiment de nombreux Français en particulier ceux de gauche, qui ont voté pour Jacques Chirac en 2002" qui estiment "n'avoir pas été payés en retour, avoir été négligés par ce gouvernement qui n'a eu de cesse de démanteler les acquis sociaux, d'humilier ou de dévaloriser les salariés, les fonctionnaires et de clore le bec aux jeunes".

Certes, Chirac n'a pas tenu les promesses qu'il n'avait pas faites, et encore moins celles qu'avaient faites ces prétendus hommes et femmes de gauche qui appelaient à voter Chirac, en expliquant que c'était un recours. Madame la sénatrice, en ayant participé à cet appel à voter Chirac, figure dans un bon rang parmi les responsables de la déception des électeurs de gauche. Mais si ces derniers payent "plein pot", l'ancienne ministre de l'Environnement s'en est bien tirée. Elle a perdu son portefeuille, mais a retrouvé un siège au Sénat. C'est sans doute forte de cette première expérience, qu'elle en est à défendre la Constitution de Giscard, qui n'est, selon elle, ni de gauche ni de droite. Mais on ne nous fera pas croire que Giscard et Chirac sont devenus des défenseurs du monde du travail. Après nous avoir fait le coup une fois avec Chirac, une deuxième, c'est trop.

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