Plan Fret SNCF : Des millions pour réduire l’activité25/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1912.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Plan Fret SNCF : Des millions pour réduire l’activité

Début mars, la SNCF a reçu l'approbation de la Commission européenne pour son «Plan Fret 2006». Le plan en question a été mis en oeuvre en 2004 et vise à la restructuration du fret. En contrepartie de cet accord, la SNCF s'est engagée à réduire le volume des marchandises transportées et à ouvrir plus tôt que prévu le réseau de chemin de fer aux entreprises privées.

En fait, la SNCF est en train de procéder à la filialisation -premier pas vers une probable privatisation- de l'ensemble de son activité de transport des marchandises, le fret fonctionnant comme une entreprise privée, devant avoir des résultats et des profits. Cette entreprise Fret va commencer par réduire la quantité de marchandises transportées, en abandonnant évidemment les parties les moins rentables du trafic, les volumes transportés: de 46 milliards de tonnes/km en 2004, ils devraient descendre à 42,8 milliards de tonnes/km en 2006. En contrepartie, la Commission européenne vient d'autoriser le versement de subventions par l'État français d'un côté et par la SNCF de l'autre. Au total, le Fret recevra 1,5 milliard d'euros, répartis en plusieurs versements, dont le premier s'élève à environ 500 millions. Les versements suivants n'interviendront que si la SNCF ouvre à la concurrence les lignes internationales de fret, ce qui est prévu avant janvier 2006. Les nouvelles subventions arriveront alors comme autant de récompenses pour laisser circuler des trains privés sur l'ensemble du réseau français, trains de marchandises d'abord... en attendant probablement les trains de voyageurs.

Les organisations syndicales dénoncent à juste titre les portes grandes ouvertes par la SNCF au trafic ferroviaire privé, avec l'insécurité que cela implique, comme on a pu le voir en Grande-Bretagne. Ils dénoncent cette politique de rentabilité à tout crin, qui «entérine la suppression de 2 500 emplois, de l'activité de quatre triages et de dizaines de gares, l'écrémage de trafics jugés non rentables, comme le bois, transférés sur la route», etc. Alors que le transport des marchandises par train devrait être un service public performant, désengorgeant les routes et assurant une meilleure sécurité, le gouvernement et la direction SNCF procèdent exactement à l'inverse.

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