Peugeot-Citroën Automobiles – Sochaux : Salaires précaires pour les intérimaires25/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1912.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot-Citroën Automobiles – Sochaux : Salaires précaires pour les intérimaires

L'usine Peugeot de Sochaux compte 8700 ouvriers embauchés, 900 intérimaires et 700 travailleurs en contrat à durée déterminée (CDD), pour un effectif total d'environ 14100 salariés. 1900 voitures sortent chaque jour des chaînes de fabrication.

Depuis début janvier, la direction régule et écoule son stock de voitures par des jours non travaillés (baptisés «H-» dans le jargon patronal de l'annualisation du temps de travail). Ensuite, elle prévoit de tourner à plein régime, à partir de juin, avec dix samedis travaillés («H+») pour le lancement d'un modèle «restylé» de la 307!

Parmi les ouvriers de fabrication, personne ne regrette les week-ends de trois jours actuels du fait des jours non travaillés; mais pour les semaines de six jours à l'usine en perspective, c'est naturellement tout l'inverse!

Pour les CDD et les intérimaires, la régularisation des heures faites en plus et en moins s'effectue en fin de contrat. Mais ce sont les intérimaires qui perdent le plus, parce qu'en attendant la régularisation, en fin de mission, les jours non travaillés ne leur sont pas payés (dix depuis le début de l'année). Ces pertes de salaire viennent s'ajouter à celles de décembre (à cause de la cinquième semaine de congés) où, malgré le versement d'une partie du treizième mois, du paiement de 180 euros maxi correspondant à une partie de leurs congés, leur paie ne dépassait même pas les 1000 à 1100 euros!

Des intérimaires disent: «J'ai eu 1054 euros en février, de 700 à 1051 euros les mois précédents!» D'autres: «Je touchais plus au chômage qu'en me levant à quatre heures du matin pour venir travailler à la chaîne, je vais péter les plombs!» Une partie d'entre eux, qui ont des enfants, un appartement, disent qu'ils en ont assez. Quelques intérimaires en ont d'ailleurs profité pour aller manifester le 10 mars, fait rare jusqu'à présent.

Face à ce mécontentement des intérimaires dans les ateliers de Sochaux et d'ailleurs, PCA préconisait que les agences d'intérim fassent une avance sur salaire au-delà de deux jours non travaillés. Mais ça fait tout de même deux jours de paie en moins (plus de 100 euros par mois). Et les avances sont à rembourser en fin de mission! Mais du côté des agences d'intérim, Adia, Crit, Addeco et autres, les intérimaires se heurtent à une fin de non-recevoir quand ils réclament cette avance. Addecco, qui a 26000 agences à travers le monde, a le cynisme d'invoquer des difficultés financières. Les autres agences prétendent ne pas être au courant ou que les syndicats disent n'importe quoi. Certains intérimaires en colère répondent: «C'est vous qui vous moquez du monde!»

Dans les ateliers, le problème des salaires, c'est le problème de tous les ouvriers intérimaires, comme d'ailleurs des jeunes ouvriers qui ont moins de cinq ans d'ancienneté. L'insatisfaction grandit et il n'est pas impossible que, dans l'avenir, ils saisissent une occasion d'exprimer leur colère!

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