Périodiquement, on entend dire que le PS s'engage dans la préparation de son «projet» pour 2007, année où se déroulera la prochaine élection présidentielle. Laborieusement, c'est le moins qu'on puisse dire. Il vient même de faire appel à des chercheurs et autres sociologues de renom pour obtenir un diagnostic des problèmes dont souffre la société française. Comme s'il fallait sortir de Sciences-Po ou de l'ENA pour reconnaître les difficultés qui touchent les milieux populaires. Comme si décrire le recul du monde ouvrier, «cette société fragmentée profondément inégalitaire» selon le langage du PS, était difficile. Les travailleurs sont victimes des attaques contre l'emploi, des atteintes à leur niveau de vie, à la protection sociale, aux retraites, et du démantèlement des services publics.

Les mesures à prendre ne sont guère difficiles à imaginer. Pour le PS, il serait simple de s'engager dès maintenant et sans longues palabres à annuler, dès son retour au pouvoir, toutes les mesures décidées par la droite concernant les retraites, la Sécurité sociale, les services publics. Autant de mesures qu'il a parfois critiquées, du bout des lèvres, il est vrai. La droite, elle, n'a pas hésité à revenir sur les lois même les plus indolores au patronat, décidées par le gouvernement Jospin.

À défaut d'un discours net et clair, le PS met en scène une petite animation autour d'un projet qui vise à occuper les militants et à faire parler du Parti Socialiste.

Chacun, parmi les dirigeants, fait semblant de se creuser, de chercher la formule magique. Cette recherche apparaît cocasse, pour ne pas dire ridicule, de la part d'un parti qui a été douze ans au pouvoir au cours des deux dernières décennies.

Mais justement, tout ce cinéma n'est là que pour tenter de faire oublier la continuité qu'il y a eu dans la politique des gouvernements de gauche et de droite depuis vingt-cinq ans.