La Poste – Paris 18 : Un bilan désastreux25/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1912.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste – Paris 18 : Un bilan désastreux

Dans le 18ème arrondissement de Paris cela fait cinq mois que les services de distribution ont été réorganisés. Comme le sont l'ensemble des services de La Poste depuis des mois les uns après les autres.

Les résultats ont été sans surprise. La direction a supprimé 36 emplois et a réparti l'ensemble du trafic, qui n'a pas baissé, bien au contraire, sur les 198 facteurs restants.

Les nouvelles tournées sont plus longues et plus chargées. Si des collègues titulaires d'une tournée peuvent grosso-modo faire face au volume du courrier à distribuer quotidiennement, pour les rouleurs (ceux qui changent de tournée en fonction des besoins) et les nouveaux, cela s'avère le plus souvent mission impossible.

Des collègues renoncent à leur pause, commencent avant la prise de service et terminent leur tournée bien après l'heure de la fin de leur vacation, parfois même en milieu d'après-midi après la fermeture de la cabine des recommandés!

C'est chaque jour que du courrier n'est pas distribué aux usagers et reste à prendre la poussière faute de bras et de jambes pour le trier et le distribuer. Les plis recommandés peuvent rester plusieurs jours en attente avant d'être présentés.

Après le départ des facteurs en tournée, des chefs s'improvisent trieurs sur les quartiers les plus enfoncés pour préparer la tournée du lendemain et surtout donner l'impression que l'ensemble du trafic a été trié, mais que le facteur a laissé du courrier en plan. Cela peut bluffer un temps la direction et enfoncer davantage les collègues, mais ne règle pas le problème.

Cette réorganisation avait aussi pour but de transférer le tri effectué à Paris vers le nouveau site de Gonesse, moderne et théoriquement bien plus performant.

Pour l'instant cela a simplement perturbé et désorganisé l'ensemble du tri et de l'acheminement. Chaque jour, c'est au bas mot 250 à 300 kilos de courrier qui ne cessent de faire l'aller et retour entre Gonesse et Paris 18 car les machines à trier de Gonesse ne sont pas aptes à remplacer complètement les mains humaines.

À l'annonce de cette réorganisation, nous avions débrayé trois jours de suite pour avertir la direction que nous n'entendions pas porter le poids des conséquences néfastes des suppressions d'emploi prévues, et encore moins admettre le renvoi dans les files d'attente de l'ANPE de collègues CDD dont les contrats n'étaient plus renouvelés.

Depuis, l'expérience quotidienne nous montre que nos craintes étaient fondées, ce qui nous encourage à envisager et à préparer la riposte nécessaire.

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