Israël-Palestine : L’irrésistible extension des colonies25/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1912.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël-Palestine : L’irrésistible extension des colonies

L'annonce que le gouvernement israélien a officiellement autorisé la construction de 3500 logements en Cisjordanie sonne comme une provocation à l'égard des Palestiniens, auxquels tout est demandé, alors qu'Israël entend poursuivre son oeuvre de colonisation comme si de rien n'était.

Aux dires de Sharon, cette nouvelle extension de la ville de Maale Adoumim, qui avec ses 30000 habitants est déjà le plus grand bloc de colonies juives, aurait pour objectif officiel d'accentuer le contrôle d'Israël sur le «Grand Jérusalem». Si bien que la colonie, qui s'enfonce déjà comme un gigantesque coin au beau milieu de la Cisjordanie, pourrait encore accroître la séparation territoriale entre deux moitiés du territoire cisjordanien.

Il y a moins d'un mois, le 25février, un quotidien israélien, le Yedioth Aharonot, informait de l'intention du gouvernement de bâtir 6391 nouvelles maisons de colons, une extension spectaculaire des implantations en Cisjordanie où 1783 logements ont été créés en 2004 et 1225 en 2003. Toujours selon le même journal, le ministre de la Défense aurait d'ores et déjà donné son feu vert à la commercialisation de ces projets immobiliers. Il envisagerait aussi de rendre légales 120implantations construites sans autorisation, alors que le gouvernement s'était pourtant engagé auprès des États-Unis à les démanteler. Si l'ensemble de ces projets aboutissait, le nombre des implantations dites légales, pouvant accueillir toujours plus de colons dont éventuellement ceux en provenance de Gaza, doublerait.

La construction des 3500logements qui vient d'être annoncée est donc très certainement la première phase d'un plan bien plus vaste.

Qu'un attentat palestinien survienne, comme ce fut le cas le mois dernier, et aussitôt la fin de la trêve est annoncée et les Palestiniens désignés comme les seuls responsables de la poursuite du conflit. Mais qu'Israël poursuive et accroisse les vols de terres et la construction de logements pour ses colons, et les propos désapprobateurs sont bien plus timides; tant de la part de Bush bien sûr, le complice de toujours de Sharon, que de la part des représentants européens tout aussi complices, mais avec seulement une plus grande hypocrisie.

S'il est demandé au nouveau représentant de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de mettre fin aux attaques armées contre Israël, il n'est rien demandé du tout au gouvernement Sharon. Jusqu'à présent celui-ci n'a pris que des mesures symboliques, comme la libération de certains prisonniers en fin de peine, a levé quelques barrages sur les centaines qui existent et attribué un nombre restreint de permis de travail. Quant aux colonies, qui représentent pourtant la principale raison du conflit, leur maintien et leur extension ne sont pas négociables pour Israël.

Dans de telles conditions, il ne pourra y avoir de véritable trêve en Palestine. La trêve unilatérale qu'Israël voudrait signifierait pour les Palestiniens une reddition sans condition, la fin de tous leurs espoirs de voir reconnaître leur dignité nationale. De cela il ne peut être question pour ce peuple qui résiste depuis plus d'un demi-siècle à la pénétration coloniale de son puissant voisin.

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