Regie des Transports Haut-Viennois : Grève pour les salaires17/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1911.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Regie des Transports Haut-Viennois : Grève pour les salaires

La RDHTV, Régie départementale des transports de la Haute-Vienne, est un EPIC (Établissement public industriel et commercial) sous conventionnement du Conseil général pour les lignes du département et les transports scolaires. Elle emploie 164 personnes, dont environ 140 chauffeurs de bus et mécaniciens.Depuis le 7 mars, ils sont en grève pour obtenir une augmentation de 10% des salaires.

Les salaires sont de 1250 euros brut pour un chauffeur receveur débutant. De nombreux chauffeurs qui font les ramassages scolaires travaillent à temps partiel, 110 heures par mois. Ils sont payés au Smic, 920 euros brut et touchent au bout d'un an d'ancienneté une prime de 40 euros et un treizième mois. Leur amplitude journalière va jusqu'à 13 heures par jour! Et pendant les quatre mois de vacances scolaires, ceux à qui la Régie ne fournit pas de remplacements ne sont pas payés et doivent s'inscrire aux Assedic. D'autres sont en CDD d'un an, pour assurer les lignes qui sont soumises chaque année à un appel d'offres.

Le directeur a prétendu que la Régie avait fait "d'énormes efforts sociaux", ce qui a mis les grévistes en colère: il a parlé d'une augmentation de 24% des chauffeurs à temps partiel "scolaires", qui n'est autre que la prime de 40euros, versée au bout d'un an d'ancienneté, ce qui fait que beaucoup ne la touchent jamais!

Il a fallu attendre jeudi 10 mars, quatrième jour de grève, pour que M. Brouille, vice-président du Conseil régional socialiste et président de la RDHTV, reçoive les représentants des grévistes. Il leur a proposé 2%, incluant le 1% prévu dans la fonction publique. Il invoque des difficultés économiques, la nécessité d'être concurrentiels pour obtenir les marchés publics. Ce système d'appel d'offres, qui entraîne les salaires des chauffeurs des compagnies de bus vers le bas, les patrons privés comme les organismes publics en sont responsables: les lignes sont partagées entre les bus TER gérés par le Conseil régional, les bus départementaux gérés par le Conseil général, les bus de ville et leurs extensions gérés par le CIOTAL

Mais les salariés n'en sont pas responsables. Leurs conditions de travail s'aggravent, on leur demande toujours plus de disponibilité, des changements du jour au lendemain.

Les grévistes ont rejeté cette proposition et l'assemblée générale journalière a décidé de continuer la grève. Au bout d'une semaine, ils sont déterminés, installés sur le parking devant les garages avec barbecue entre deux manifestations en ville et devant le Conseil régional. Ils sont allés à plusieurs reprises rencontrer les voyageurs pour leur expliquer leurs revendications et ont été bien accueillis. Ils formaient un cortège dynamique dans la manifestation du 10 mars.

Pour le moment, la direction ne vient les voir que pour leur interdire l'accès aux locaux et faire constater leur présence par un huissier.

Depuis que Raffarin comme le PS se sont prononcés pour une augmentation du pouvoir d'achat, ils se disent que le Conseil général PS va bien finir par les entendre!

Dernière minute

Les chauffeurs et mécanos ont repris le travail ce mercredi 16 mars.

Le président de la RDTHV, Bernard Brouille et vice-président du Conseil général PS en reste à 2% d'augmentation au 1er janvier, auxquels s'ajouterait l'éventuelle rallonge que le gouvernement donnerait à la fonction publique.

Les grévistes ont obtenu l'étalement des retenues (ou des récupérations) pour les jours de grève.

La plupart d'entre eux étaient prêts à continuer la grève, mais quelques-uns se prononçaient pour la reprise, et ils ont choisi de reprendre dans l'unité

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