Liévin (Pas-de-Calais) : Carrefour "positive" les profits pas les salaires17/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1911.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Liévin (Pas-de-Calais) : Carrefour "positive" les profits pas les salaires

Pendant trois jours, à compter du jeudi 10 mars, la grande majorité des 400 employés de l'hypermarché Carrefour de Liévin (Pas-de-Calais) se sont mis en grève, dont quasiment toutes les caissières. Les revendications portaient sur les salaires, la prime d'intéressement et les tickets-restaurant.

Carrefour fait partie de ces groupes qui ont annoncé des profits colossaux. Un maximum de bénéfices pour les gros actionnaires, alors que pour les salariés la charge de travail augmente, les conditions de travail s'aggravent et les salaires stagnent.

Les salaires sont bien bas: par exemple, 950 euros net par mois pour 35 heures de travail hebdomadaire, dont certaines de nuit! Et beaucoup de salaires sont amputés par les temps partiels imposés. Sans parler du stress, des horaires déments: on peut travailler tôt le matin et tard le soir, avec une longue coupure, sans possibilité de rentrer chez soi. Et puis, il y a les mesquineries de la direction: il est interdit aux caissières d'avoir une bouteille d'eau et de boire; cela ferait paraît-il mauvais genre devant les clients, et ce, même quand il fait très chaud!

Pour les manutentionnaires, les conditions de travail sont dures, et les appareils transpalettes ne sont même pas en nombre suffisant. Et puis, pour les employés, dont beaucoup de femmes, après la fermeture le soir, c'est la peur sur un immense parking non surveillé. Pour la direction, les agents de sécurité servent à repérer d'éventuels voleurs de pommes, pas à protéger le personnel quand le magasin est fermé.

Alors, la colère a explosé. Des manifestations ont eu lieu dans la galerie marchande et dans les rues de Liévin. La direction a fait venir des cadres d'autres magasins, mais ils n'ont pas l'habitude de travailler à toute vitesse. Résultat: les files d'attente s'allongeaient aux caisses. Des clients râlaient contre Carrefour! Et beaucoup montraient leur soutien aux salariés.

Dans cette agglomération très populaire, beaucoup de travailleurs sont solidaires et en ont ras le bol des salaires de misère, alors que tout augmente. Tous les grévistes parlent de ce soutien. Un des slogans des manifestations était "1re, 2e, 3e génération, nous sommes tous des enfants d'ouvriers", montrant ainsi que ces employés du commerce font bien partie de la classe ouvrière et qu'ils utilisent son moyen de défense: la grève.

Les salariés de Carrefour-Liévin refusent de continuer à tout subir pour que des capitalistes s'enrichissent toujours plus.

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