Concernant l'impôt, Gaymard et Copé se flattent d'établir avec le contribuable "un dialogue transparent et confiant". Ils se moquent du monde.

La confiance, parlons-en. Elle risque d'être bien entamée par le scandale des appartements de fonction des deux ministres.

Quant à la transparence, elle est manifestement à sens unique. Les salariés ne savent guère, et contrôlent encore moins, ce que l'État fait de l'argent des impôts. Par contre, les ressources des travailleurs n'ont pas de secret pour l'administration des Finances. Voudraient-ils dissimuler une partie de leurs revenus qu'ils ne le pourraient pas, car les patrons fournissent au fisc le montant exact.

Pourtant il y a des contribuables avec lesquels l'État se montre très discret. Il manifeste même à leur égard un sens chatouilleux du secret. Ce sont les politiciens en vue, mais surtout les grands bourgeois, les grosses fortunes. Non seulement leurs déclarations de revenus ne sont pas accessibles à la publication, mais elles sont mises à l'abri dans des coffres-forts.

C'est ce qu'on a appris le 5mars, à l'occasion de la disparition mystérieuse des dossiers fiscaux 2003 de Gaymard, Fabius, Jospin, de la ministre Claudie Haigneré et de Claude Chirac, la fille et conseillère du président. Mais, au-delà des cachotteries de tel ou tel ministre, pourquoi maintenir secrets les revenus de Dassault, de Mme Bettencourt, de la famille Peugeot, des Pinault, Lagardère et consorts?

De toute façon, en matière de transparence, la moindre des choses serait que les salariés sachent, sur les impôts que paie la population, combien empochent leurs exploiteurs.