Baisse du pouvoir d'achat : Ce n'est pas qu'une impression17/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1911.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Baisse du pouvoir d'achat : Ce n'est pas qu'une impression

Il paraîtrait que le pouvoir d'achat des Français augmente, alors qu'ils ont "l'impression" qu'il baisse. C'est du moins ce qu'affirment les statistiques établies par l'Insee: 1,5% de hausse en 2004, qui viennent s'ajouter aux 3,2%, 2,3 et 0,3% des trois années précédentes. C'est aussi ce dont se vante le gouvernement, avec son action en direction des grandes surfaces pour leur faire baisser les prix, ainsi qu'avec les réductions effectuées sur l'impôt sur le revenu.

En premier lieu, l'indice Insee est sujet à caution, quand on sait par exemple que le coût du loyer y figure pour... 7% seulement des revenus! Et quand il prend en compte la baisse de certains appareils électro-ménagers, comme les téléviseurs, il n'est pas sûr que celle-ci compense la hausse du pain, des produits frais ou autres produits de base dont les prix ont grimpé en flèche.

Et puis, parler de pouvoir d'achat "des Français" ne veut pas dire grand-chose. Si les rentiers, les spéculateurs, les actionnaires (et ce sont souvent les mêmes) se sont copieusement enrichis, si les baisses de l'impôt ont été d'autant plus importantes que l'on gagne plus d'argent, cette hausse du pouvoir d'achat n'a profité qu'à une minorité. Dans leur grande majorité, les salariés ont subi des hausses des prix de produits de première nécessité importantes, dépassant de loin les quelques augmentations de salaires obtenues, quand il y en a eu.

Ainsi, officiellement, l'indice du coût de la construction, qui sert de base pour les augmentations de loyer, a augmenté de 4,58% en 2004, ce qui est déjà énorme. Mais la spéculation immobilière est telle dans les grandes villes que les propriétaires privés, à chaque renouvellement de bail, imposent des augmentations bien supérieures. À cela s'ajoutent les hausses des carburants, de l'eau, des impôts locaux, des transports en commun, la baisse des remboursements de la Sécurité sociale, etc., la liste est longue. Et même si certains produits n'ont augmenté que de 0,3 ou 0,4%, cela fait parfois toute la différence et peut vous faire basculer, quand on vit à la limite de la pauvreté.

Alors, quand les travailleurs, les chômeurs, les retraités tirent le diable par la queue, ce n'est pas qu'une "impression", c'est une réalité qui pèse de plus en plus sur le niveau de vie. Une hausse des salaires, des allocations et des pensions est une nécessité urgente.

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