691 milliardaires en dollars dans le monde : Chez les super-riches, ça va très bien, merci!17/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1911.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

691 milliardaires en dollars dans le monde : Chez les super-riches, ça va très bien, merci!

Chaque année le magazine américain Forbes recense les grandes fortunes du monde entier. Pour avoir le privilège d'être dans ce hit-parade, il faut disposer d'une fortune d'au moins un milliard de dollars. Signe que les affaires sont bonnes dans le monde fermé des super-riches: avec 691 milliardaires recensés, on en compte 114 de plus que l'an dernier. Leur fortune cumulée pèse 2200 milliards de dollars, soit 300 milliards de plus: leur magot a donc grossi globalement de 15,78%.

Avec 341 milliardaires présents, les États-Unis réunissent, à eux seuls, près de la moitié des grandes fortunes du monde. L'Europe (en comptant la Russie et l'Europe de l'Est) en a un peu plus de 25%, l'Asie 11%, l'Amérique latine 3,76%, le Proche-Orient 2,6% et l'Afrique... 0,4%, tous sud-africains.

Ce classement, qui prend en compte la cote boursière des titres détenus par les milliardaires, est évidemment fluctuant. Il est d'autant meilleur cette année que la cote en question est plutôt à la hausse. Mais, comme chaque année, celle-ci a aussi ses revers, relatifs quand on est très riche! Ainsi, les cinq membres de la famille Walton figurant individuellement dans ce classement et qui possèdent le premier groupe mondial de distribution, Wal-Mart (USA), ont perdu quelques places dans le peloton de tête, car leur titre boursier a chuté de 10%. Mais si on additionne ce qu'ils se partagent à cinq (97 milliards de dollars), c'est tout de même deux fois la fortune de celui qui trône seul en tête du tableau, Bill Gates, le fondateur de Microsoft (46,5 milliards). En recul aussi, le suédois Kamprad, patron d'Ikéa qui n'est "que" septième avec 23 milliards.

Parmi les nouveaux venus dans les dix premières places, on trouve un magnat de l'acier d'origine indienne (Lakshmi Mittal, 25 milliards) et un Mexicain qui a fait fortune dans le téléphone portable (Carlos Slim, 23,8 milliards). En contrepartie, les populations pauvres de l'Inde ou du Mexique ont plongé un peu plus dans la misère, mais cela n'intéresse pas Forbes.

On sait que, grâce à la Bourse, les riches s'enrichissent en dormant. Cela marche aussi quand ils dorment en prison. C'est ainsi qu'une Américaine, Martha Stewart, "prêtresse du bon goût" paraît-il (elle s'occupe de linge de maison et de vaisselle, mais aussi de médias), a fait son entrée pour la première fois dans ce classement, grâce à la progression de son titre boursier... pendant qu'elle purgeait une légère peine de prison de cinq mois pour délit d'initié à la Bourse.

Parmi les nouveaux pays recensés cette année, il y a des milliardaires venus de Pologne, du Kazakhstan, d'Ukraine et d'Islande. Le démantèlement de l'ex-URSS, et la plongée dans la pauvreté des classes populaires, porte donc ses fruits pour quelques privilégiés. Encore que, là aussi, les revers sont possibles: le milliardaire russe des pétroles Ioukos, Khodorkovski, ex-plus grosse fortune de Russie, a vu celle-ci tomber de 12,8 à 2,2 milliards.

Les milliardaires de l'hexagone présents dans ce classement sont au nombre de 14 (l'Allemagne et l'Angleterre en comptent respectivement 49 et 24): Liliane Bettencourt (héritière de L'Oréal, 17,2 milliards) est talonnée par Bernard Arnault (groupe Louis Vuitton Moët Hennessy, LVMH, 17 milliards). On trouve également l'avionneur Serge Dassault (7,8 milliards), François Pinault (groupe Printemps La Redoute, ami de Chirac, 5,9 milliards), l'afficheur Jean-Claude Decaux (5,4 milliards), les frères Wertheimer (Chanel, 4,8 milliards), l'armateur Louis-Dreyfus (3,2), le roi du béton Martin Bouygues (2,4), la famille Dumas (sacs Hermès, 2,3 milliards), le financier Vincent Bolloré (2,2), Foriel-Destezet (agences d'intérim Adecco, 2 milliards), l'équipementier de l'industrie du pétrole Didier Primat (1,7 milliard), le "marchand de soupe" Pierre Bellon (Sodexho, 1,3 milliard) et les laboratoires pharmaceutiques Mérieux (1 milliard).

Apparemment, on s'enrichit ici dans l'industrie de luxe, l'aviation, le bâtiment ou le pétrole, mais aussi en fournissant des intérimaires ou en servant des repas médiocres dans les collectivités. Le tout est de savoir tirer vers le bas les salaires versés et la masse salariale, par exemple en réduisant le nombre d'employés pour un même travail, voire un travail accru. De cette façon, non seulement on limite ses frais mais on a de bonnes chances, en prime, de faire s'envoler le cours de ses actions!

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