Sealed Air - Cergy (95) - Ça ne fait pas le compte : La grève continue!09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sealed Air - Cergy (95) - Ça ne fait pas le compte : La grève continue!

La centaine de travailleurs de Sealed Air Cergy, à Saint-Ouen-l'Aumône dans le Val-d'Oise, sont rentrés dans leur quatrième semaine de grève. Ils revendiquent une prime autrement plus conséquente que les indemnités légales, en vue de la fermeture de leur usine prévue courant 2006.

La semaine passée, la direction avait fait ses propositions «à prendre ou à laisser»: des primes de 2000 euros, pour ceux qui travaillent depuis moins de cinq ans, à 9000 euros, pour ceux qui sont embauchés depuis plus de vingt ans. Comme les grévistes avaient refusé cette proposition, elle avait affirmé que la porte était définitivement fermée. Mais une semaine de grève supplémentaire l'a amenée à plus de raison: il faudra bien qu'elle lâche une somme conséquente si elle veut voir les machines produire à nouveau. C'est d'ailleurs ce qui semble être son souci, quoi qu'elle ait dit précédemment, puisque certaines productions ne sont effectuées que sur ce site, notamment celle des bâches de piscines pour lesquelles on devrait être en pleine saison de production. Les commerciaux qui ne sont pas en grève ont informé que «ça chauffe» côté clientèle...

Et puis, la publicité qui se fait autour de ce mouvement et la solidarité rencontrée alimentent aussi l'inquiétude du patron... tout en regonflant le moral des grévistes. Ce fut notamment le cas du rassemblement organisé mardi 8 mars devant l'usine, avec l'aide de l'union locale CGT. Devant un stand sandwichs-boissons, entouré par les banderoles revendicatives, près de 200 personnes sont venues manifester leur soutien, principalement des travailleurs de la localité mais aussi du département et d'autres usines du groupe, ainsi que quelques élus. Ceux qui ne s'arrêtaient pas, notamment des camionneurs, n'hésitaient pas à se faire entendre par leurs klaxons.

Alors, la direction a fait de nouvelles propositions, certes un peu plus élevées que les précédentes, mais tellement ridicules que le compte n'y est pas. Pour rappeler que cette société américaine a de l'argent, une information circule: le PDG a touché un bonus de 530000 dollars pour l'année 2004 et 20000 parts en actions. Mais c'est le même individu qui disait la semaine dernière: «Je ne comprends pas, j'ai déjà fermé une usine en Angleterre et une autre en Espagne sans qu'il y ait de problème. Je ne vois pas pourquoi vous, aujourd'hui, vous déclarez la grève pour réclamer de l'argent!»

Mais, comme le souligne un gréviste: «Ce que je vois c'est qu'on travaille depuis des années. Certains ont vu le site se développer depuis plus de vingt ans... Tout ce qu'il y a ici c'est nous qui l'avons construit, c'est le fruit de notre travail.» La direction compte vendre et en récupérer un bon prix... mais ces sommes devraient revenir aux ouvriers. Les grévistes sont déterminés à tenir, pour obtenir ce qu'on leur doit.

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