RATP . derrière le «féminisme» de la direction, l’arnaque09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP . derrière le «féminisme» de la direction, l’arnaque

Le 8 mars, à l'occasion de la Journée de la femme, la RATP a lancé une petite opération de communication. Ainsi au dépôt de bus de Flandre, situé à Pantin dans la banlieue parisienne, une journée d'embauche de femmes a-t-elle été organisée. La direction dit vouloir féminiser la profession des machinistes (conducteurs de bus) qui, sur 11000 employés, ne comprend pour le moment que moins de 10% de femmes, et 5% seulement au dépôt de Flandre. Belle intention de la part de la PDG, Anne-Marie Idrac, ex-secrétaire d'État aux Transports d'Alain Juppé, et de Josette Théophile, la DRH de la RATP.

Mais le hic, c'est que cette direction féminisée n'envisage pour les candidates machinistes que du temps partiel, avec des salaires tout aussi partiels. À croire que les femmes n'ont pas les mêmes besoins que les hommes et peuvent se contenter d'un salaire d'appoint. C'est dire que la sollicitude des Idrac et autres Théophile, qui elles ne se contentent pas de petits salaires, est pure hypocrisie.

Les embauches envisagées, une quarantaine environ, s'adressent à des femmes de plus de quarante ans qui, de ce fait, ne pourront pas avoir les mêmes conditions que les autres machinistes pour la retraite et ne pourront pas non plus bénéficier des mêmes conditions du régime maladie.

La RATP, qui transporte de plus en plus de monde, a besoin de plus de bus. Mais s'il y a nécessité d'embaucher, pourquoi cela devrait-il se faire à temps partiel, et non pas à temps plein avec des salaires complets?

Eh bien, tout simplement pour introduire le temps partiel imposé, qui n'existe pas à la RATP. Et après les femmes, gageons que la direction voudra «aider» les hommes de la même manière.

Le 8 mars, la CGT a donc déposé un préavis de grève au dépôt Flandre, et appelé dans ce même dépôt à un rassemblement des travailleurs de toute la RATP. Au dépôt de Flandre, il y a eu environ 65% de grévistes.

Les grévistes ont pu discuter avec la cinquantaine de femmes venues pour se faire embaucher. Contrairement à ce qui était annoncé, beaucoup d'entre elles étaient plutôt jeunes et loin de la quarantaine. Des grévistes leur ont expliqué les réalités du métier et leur ont dit qu'ils trouvaient totalement anormal qu'elles ne soient pas embauchées aux conditions actuelles.

Comme dans beaucoup d'entreprises, la direction essaie d'introduire à la RATP la précarité en espérant faire baisser ses coûts et diviser les travailleurs, et elle a l'audace de le faire sous couvert de «féminisation» de l'emploi. Alors, pour déjouer les pièges de la direction, il dépend des agents de la Régie d'accueillir les nouveaux travailleurs et d'exiger pour tous des conditions égales, tant en ce qui concerne l'emploi que les salaires.

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