La réforme Fillon : Votée à l’Assemblée, rejetée par la rue09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La réforme Fillon : Votée à l’Assemblée, rejetée par la rue

Après avoir reculé sur la réforme du bac, suite aux manifestations lycéennes, Fillon, le ministre de l'Éducation nationale, a fait adopter son projet de loi sur l'école par les députés UMP lors de la séance de l'Assemblée du 2 mars.

Les lycéens ont déjà fait savoir qu'ils n'entendaient pas en rester là. Des dizaines de milliers d'entre eux ont manifesté le mardi 1er mars dans les grandes villes où les vacances d'hiver avaient pris fin, comme à Clermont-Ferrand où ils se sont retrouvés à 4500 pour réclamer le retrait du projet et plus de moyens pour l'école.

La réforme de Fillon est une énième version d'un plan de restrictions de moyens pour l'éducation, dont souffrent particulièrement les enfants des milieux populaires. La promesse d'une majoration des «bourses au mérite» pour les élèves en difficulté, de même que «le programme personnalisé de réussite scolaire» pour ceux qui sont en situation d'échec scolaire, ou encore le remplacement des enseignants absents pour une courte durée par leurs collègues, pourraient sans doute avoir des effets positifs, mais à condition que, dans le même temps, il y ait une augmentation importante du personnel d'éducation.

Or, comme l'effectif de ce personnel ne cesse de diminuer, de telles mesures ne sont que des cache-misère et masquent en réalité une attaque du gouvernement à la fois contre les conditions de travail du personnel d'éducation et contre les élèves dont il s'occupe.

Le projet Fillon prévoit que l'orientation vers des voies professionnelles puisse se faire dès la fin de la 5e, ce qui aurait pour conséquence un appauvrissement de l'enseignement général. Quant au «socle commun de connaissances» dont se vante le ministre, il exclut les arts, la technologie et le sport et, pour le reste, son contenu est tellement vague qu'il n'engage pas à grand-chose, et surtout pas à réduire les classes trop chargées.

D'ailleurs, le vote du projet Fillon par les députés intervient au moment où les établissements scolaires viennent de prendre connaissance des moyens qui leur sont octroyés pour la prochaine rentrée. Ces moyens dévoilent la politique réelle du gouvernement, qui n'a qu'un seul objectif, faire encore des économies de personnel dans l'Éducation.

Il faut mettre un coup d'arrêt à cette politique. C'est pourquoi les manifestations des lycéens et du personnel enseignant doivent continuer et s'élargir.

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