La Poste Paris 11 : Ras les casiers!09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Paris 11 : Ras les casiers!

Bien que le nombre de suppressions d'emplois soit passé de 86 à 53 après nos 12 jours de grève contre les projets de la direction, les conditions de travail ont été largement aggravées à La Poste Paris 11.

La direction a mis en place une nouvelle organisation -conséquence directe des suppressions d'emplois- depuis le 21 février. Pour nous, avec 25% de personnel en moins, cela signifie des tournées plus longues et plus chargées. Avec la réorganisation, le samedi sur deux de repos a sauté et nous travaillons désormais sur six jours. Les lundis, mardis et samedis sont très lourds, car nous devons compenser l'absence des collègues en repos.

Au bout de trois semaines à ce régime, l'exaspération est à son comble parmi nous... et parmi les usagers! Car le courrier non distribué -faute de temps- s'accumule, et les réclamations pleuvent au bureau, les gens venant dire que ça fonctionne encore moins bien que pendant la grève. Il y a même des usagers qui viennent faire la queue devant le bureau, en espérant récupérer leur courrier directement!

Le patron, qui n'a honte de rien, a déclaré que cela marchait mal parce que nous n'y mettons pas assez de «bonne volonté», et a même demandé aux chefs d'équipe de sortir avec nous pour contrôler notre travail! Et pour en rajouter une couche, lors des négociations avec les syndicats sur l'embauche des 34 CDD présents dans le centre, la direction a annoncé que treize d'entre eux seulement seraient embauchés, huit mis sur une sorte de liste d'attente et appelés en fonction des besoins sur Paris, et les autres renvoyés vers l'ANPE... Pour faire face aux montagnes de courrier en retard, le patron préfère essayer de nous faire travailler plus vite et demander des heures supplémentaires, y compris à des facteurs d'autres bureaux parisiens, qui viennent préparer le courrier à Paris 11 une fois leurs tournées terminées.

La direction nous annonce clairement la couleur: l'avenir, c'est plus de travail, à moins nombreux, et toujours pour les mêmes salaires qui dépassent tout juste le smic pour les moins mal lotis. Quant à nous, nous sommes tout aussi déterminés à ne pas la laisser faire sans réagir. La première des petites résistances quotidiennes est d'aller en pause le matin, sans céder à la pression de continuer à préparer les tournées pour partir distribuer le courrier le plus vite possible. Et pour être sûrs de ne pas laisser passer l'heure, certains d'entre nous, munis de sifflets, passent dans les allées à l'heure du café, pour prévenir les autres... Bien sûr, nous veillons aussi à revenir à l'heure légale de fin de service, même si tout le courrier n'est pas distribué.

Et après avoir saisi l'occasion du préavis de grève posé par Sud samedi 5 mars, pour la défense du service public -où nous étions en grève à 50%- nous sommes bien décidés à profiter de la journée du 10 mars pour exprimer notre ras-le-bol avec l'ensemble des travailleurs du public et du privé. Ce jour-là, le courrier ne sera pas distribué pour une excellente raison: la grève!

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