La journée du 8 mars : Continuer le combat pour les droits des femmes09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La journée du 8 mars : Continuer le combat pour les droits des femmes

À l'occasion de la Journée internationale des femmes du 8 mars, de nombreuses manifestations se sont déroulées de par le monde, rappelant que la situation des femmes y est souvent dramatique.

Partout dans le monde, des femmes s'élèvent avec courage contre les violences dont elles sont victimes, qui sont commises sous couvert de la «tradition» ou des «coutumes», comme les mariages forcés de fillettes dès l'âge de 7 ans en Inde ou ailleurs, l'excision, cette mutilation sexuelle que subissent des femmes de tant de pays d'Afrique, ou les lapidations en Iran ou au Nigeria. À Dacca, capitale du Bangladesh, des femmes ont défilé le 8 mars pour crier leur colère face aux agressions à l'acide dont près de 2000 d'entre elles ont été victimes depuis 1999. Au Pakistan, à Multan, le même jour, plusieurs centaines de femmes ont voulu dénoncer les «crimes d'honneur».

Dans bien des pays, de l'Arabie Saoudite au Bangladesh ou à l'Iran, les femmes subissent les lois barbares de gouvernements qui, au nom de l'Islam, les contraignent à porter la burka, le voile ou le tchador.

Quant aux violences conjugales, elles sont le lot de tous les pays. En France, une femme sur dix en est victime et 72 meurent chaque année sous les coups de leur mari ou compagnon.

Certes, dans un pays comme la France, les droits des femmes sont reconnus. Certains droits sont inscrits dans des textes de loi. Mais les journalistes ou politiciens, qui se répandent en déclarations satisfaites sur la situation des femmes dans le pays, oublient de préciser que ces droits ont été arrachés par la lutte, qu'il a fallu bien du temps, et qu'ils sont toujours à défendre.

Les femmes n'ont obtenu le droit de vote qu'en 1944, dix ans après la Turquie. Il a fallu attendre 1965 pour que les femmes puissent exercer une profession sans que leur mari puisse s'y opposer. Elles sont aussi éligibles, en théorie; car de ce côté-là aussi, les choses avancent à pas de tortue. Malgré les récentes lois sur la parité, il n'y a que 12% de femmes à l'Assemblée. Quant aux droits à la contraception et à l'avortement, ils n'ont été imposés qu'après des années de luttes. Et il reste encore bien des combats à mener.

L'égalité sociale reste à conquérir. Les femmes de la classe ouvrière, plus encore que les hommes, subissent les effets de la dictature économique des patrons. C'est toujours le règne de l'inégalité du salaire, pour un travail équivalent à celui d'un homme. Les femmes sont encore et toujours les plus touchées par le chômage, la précarité, les bas salaires et le temps partiel imposé, comme le soulignait le 8 mars un représentant de la CGT Commerce, lors d'une manifestation contre les très bas salaires de ce secteur, où la main-d'oeuvre est en majorité féminine.

Le combat pour l'émancipation des femmes fait partie intégrante du combat que mènent ceux qui luttent pour une société débarrassée de l'exploitation capitaliste.

Partager