Kadant-Lamort – Vitry-le-Francois (51) : Journée de mobilisationcontre les licenciements09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Kadant-Lamort – Vitry-le-Francois (51) : Journée de mobilisationcontre les licenciements

Samedi 5 mars, une journée d'action et de soutien aux salariés de Kadant-Lamort était organisée à Vitry-le-François, dans la Marne. La direction de cette usine de fabrication de machines-outils pour la papeterie a annoncé en novembre dernier un plan de licenciements de 136 postes sur 282. Pratiquement tout l'atelier de fabrication est supprimé.

Dès le matin, des barrages filtraient l'accès à Vitry. Tous les commerçants de cette ville de 17000 habitants avaient baissé le rideau. L'après-midi 600 personnes ont manifesté dans les rues de Vitry: tous les salariés de Kadant-Lamort, mais aussi ceux des entreprises de la ville, Vallourec, Sarreguemines Bâtiment, des enseignants et bien d'autres encore.

La manifestation a été suivie d'un débat sur le thème: «Délocalisations: quelles solutions pour les salariés?»

Le dirigeant de l'intersyndicale CFDT-CGC de Lamort a expliqué la situation. Après avoir été racheté par un groupe américain au début des années 1990, ce groupe a lui-même été éclaté en 25 petits groupes. Les principaux actionnaires sont les fonds de pension américains. Jusqu'en 2000, la situation de Lamort a été très florissante et a rapporté des profits en conséquence. Aujourd'hui encore, l'entreprise n'a aucune dette. En annonçant les licenciements, la direction s'est contentée de dire que «les résultats ne sont pas brillants, la conjoncture pas fameuse». En fait, c'est pour faire davantage de profits que l'entreprise a choisi de supprimer 136 emplois et de fermer la filiale de Bordeaux.

Aucune information n'a été donnée au Comité d'entreprise. On a seulement su que l'activité serait transférée en Angleterre et dans des pays d'Europe centrale. Le groupe a aussi amassé suffisamment d'argent pour monter une usine en Chine.

C'est donc une entreprise qui licencie pour faire encore plus de bénéfice.

L'intersyndicale avait convié des «personnalités politiques et syndicales», dont des responsables départementaux de la CGT, FO, CGC, qui ont apporté leur soutien.

Le député UDF de Vitry, Amédée de Courson, était aussi présent. Sous les quolibets et les sifflets, il a assuré: «C'est facile de réclamer l'interdiction des licenciements, mais ce n'est pas si simple. Que peut faire un député? J'ai tenté de joindre le ministre de l'Industrie, sans résultat»... alors qu'il s'agit de son ami Devedjian.

Henri Emmanuelli, un des principaux dirigeants du PS, a eu beau jeu de moucher de Courson, qui a «un double langage en soutenant ici les salariés licenciés, mais qui vote à l'Assemblée nationale les lois assouplissant les licenciements et la remise en question des 35 heures.»

Mais il n'a rien dit sur l'attitude du gouvernement Jospin, dont il a été ministre, et qui lui non plus n'avait rien fait contre les licenciements. D'ailleurs un intervenant a rappelé qu'aux salariés de Michelin Wolber, licenciés alors que le groupe déclarait des bénéfices, Jospin avait déclaré que son gouvernement ne pouvait rien faire.

Oui, il serait possible et indispensable d'interdire les licenciements dans toutes les entreprises et les groupes qui font des bénéfices. Mais pour cela il ne faut surtout pas compter sur tous ces politiciens complices ou hypocrites.

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