Évreux (27) : Contre l’expulsion des lycéens chinois09/03/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/03/une1910.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Évreux (27) : Contre l’expulsion des lycéens chinois

Ming et Wei-Ying, deux jeunes victimes des passeurs et de la mafia chinoise, ayant réussi à fuir, avaient été pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance de l'Eure en 2003, et y ont été scolarisés.

Quand ils ont atteint l'âge de 18 ans, ils se sont retrouvés sans titre de séjour. Le préfet refusa leur régularisation. Il se vanta même dans la presse locale d'être dans la continuité des gouvernements socialistes en déclarant: «Michel Rocard a dit des choses définitives sur le sujet, quand il était Premier ministre: la France n'a pas les moyens d'accueillir toute la misère du monde.» Leur demande d'asile fut également rejetée par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA)

Avant la loi Sarkozy du 26 novembre 2003, les mineurs étrangers confiés à l'Aide sociale à l'enfance obtenaient la nationalité française par simple déclaration au tribunal d'instance. Ils étaient donc inexpulsables. Depuis cette loi inique, c'est un véritable parcours du combattant qu'ils doivent suivre.

Des recours à l'encontre de ces décisions étaient prévus. Mais le préfet n'a pas attendu que les recours légaux soient épuisés: dès le mercredi 23 février, Ming et Wei-Ying ont reçu un arrêté d'expulsion.

Le groupe de travailleurs sociaux, d'enseignants, de parents d'élèves et de membres d'associations humanitaires qui entoure et soutient les lycéens en a donc appelé à l'opinion publique. Après le rassemblement du 25 février et la manifestation du 26 février, la télévision régionale et la presse nationale ont commencé à se faire l'écho de la menace d'expulsion de Ming et Wei-Ying. Mais surtout cette mesure révoltante s'ajouta à la colère des lycéens qui s'exprimait déjà contre la loi Fillon: mardi 1er mars, la manifestation anti-Fillon d'Évreux regroupant 700 lycéens se termina par un nouveau rassemblement contre l'arrêté d'expulsion.

Vendredi 4 mars, le tribunal administratif de Rouen a finalement annulé les arrêtés d'expulsion. Le préfet ne devrait pas faire appel et devrait accorder aux deux jeunes une première autorisation de séjour de six mois. C'est un premier succès.

Mais ils ne sont pas seuls dans ce cas-là. D'après les associations, ils seraient environ dix mille jeunes scolarisés sans papiers. Il faut que tous ceux qui le souhaitent aient la possibilité de rester en France.

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